Assemblée de l’UNIGE
L’Assemblée de l’Université (AU) a pris acte «avec gravité» de la décision du Conseil d’État, a-t-elle fait savoir à la suite de cette non-nomination. L’AU s’est ensuite réunie le mardi 24 janvier afin de tirer les conséquences de cette décision. Ses membres ont exprimé leur souhait de continuer à siéger afin de mener jusqu’au bout ce processus de désignation. Seule une démission a été enregistrée, liée à des raisons personnelles.
Avant de relancer la procédure, l’Assemblée souhaite analyser les raisons qui ont mené à la décision du Conseil d’État. Elle tient également à mener la réflexion sur deux points essentiels: d’une part, le nombre de candidatures internes et féminines et, d'autre part, les critères effectifs de sélection et leur pondération. À cet égard, «une majorité des membres s'interroge sur la perte d'autonomie effective qu'entraîne la décision du Conseil d’État, qui remet en question un travail participatif et rigoureux de plus d’une année, dévalorisant ainsi l’ensemble des instances et des processus participatifs de l’institution», indique Thierry Mathieu, président de l’Assemblée, avant de conclure: «Nous prendrons un temps de réflexion et de concertation avec différents organes, dont le Conseil d'État, afin de mettre en place les modifications nécessaires à la procédure pour désigner le meilleur recteur ou la meilleure rectrice pour l’Université de Genève».
Communiqué intégral du 25 janvier 2023
Association des professeur-es de l’Université de Genève (APUG)
L’APUG a tenu à rester discrète durant la procédure de nomination, estimant qu’il n’est pas de son ressort de se positionner publiquement sur cette question. Elle n’a émis aucun avis, ni pour ni contre le candidat retenu et entend conserver cette ligne neutre. Son président, le professeur François Grin, a toutefois eu l’occasion de s’exprimer publiquement sur les ondes de la RTS, au lendemain de la décision du Conseil d’État. Il a souligné que la connaissance des rouages du système politique cantonal et fédéral était une composante importante du profil de recteur ou de rectrice, un avis qui reflète les discussions qui ont lieu à ce sujet au sein de l’APUG. «Certes, le/la recteur/trice n’agit pas seul-e, complète François Grin, il ou elle a un rôle de chef-fe d’orchestre, mais il est un-e chef-fe d’orchestre qui doit souvent monter elle/lui-même au créneau. La vision et la compréhension des enjeux, surtout lors de négociations – que ce soit au niveau cantonal, fédéral ou européen – qui doivent être portées par un recteur ou une rectrice qui incarne l’institution. Tout peut s’apprendre mais cela prend du temps.»
Association commune du corps des collaborateurs et des collaboratrices de l'enseignement et de la recherche (ACCORDER)
L’association ACCORDER s’est réjouie pour sa part que le processus de désignation du recteur ou de la rectrice ait été l’occasion de mettre en évidence les situations de précarités du corps intermédiaire de l’Université. Elle a salué le travail de l’Assemblée qui a désigné un candidat soucieux d’œuvrer à l’amélioration des conditions de travail des collaborateurs et des collaboratrices de l'enseignement et de la recherche, tout en regrettant qu’aucune candidature féminine ne se soit déclarée. ACCORDER souhaite par conséquent contribuer, dans le sillage de l’Assemblée, à une réflexion sur ce déficit de candidates, à travers notamment «une remise en question de la structure académique et du modèle actuel basé sur le sur-travail, le sacrifice de soi et l’abandon de ses recherches.»
Communiqué intégral
Conférence universitaire des associations d’étudiant-es (CUAE)
Dans un communiqué, la CUAE a déploré le «blocage de la décision prise par l’Assemblée». Cette action du Conseil d’État est «symptomatique du caractère profondément non-démocratique du processus de nomination du recteur ou de la rectrice», ajoute le communiqué. La CUAE y voit une remise en question du rôle assigné par la loi à l’Assemblée. Le travail effectué pour sélectionner un-e candidat-e en est ainsi réduit à une opération «cosmétique» révélatrice d’un «fonctionnement démocratique de façade». Cette décision représente aussi une attaque directe contre les étudiant-es et leur pouvoir de décision – déjà minorisé – au sein des organes représentatifs de l’Université, s’afflige encore la CUAE.
Communiqué intégral
Association du personnel administratif et technique de l’Université de Genève (PAT-UNIGE)
Sans se prononcer sur le bien fondé ou non de la décision de l’exécutif genevois, l’association PAT-UNIGE a regretté, dans un communiqué, les modalités de désignation du candidat et en particulier l’absence de candidatures féminines ainsi que le manque de transparence dans la démarche de recrutement. «Le choix de la confidentialité absolue sur les candidatures, sur les programmes des candidats et sur la structure des entretiens, alors que le règlement de l’Université ne l’exigeait pas, a coupé le lien entre les élu-es de l’Assemblée et les différents corps qu’ils/elles représentent», estime le communiqué, qui regrette par ailleurs que les véritables enjeux liés à l’avenir de l’UNIGE, tels le financement de la recherche, la qualité de l’enseignement, la situation de précarité d’une partie du personnel, le bon encadrement des étudiant-es, aient été éclipsés par d’autres considérations.