Unité d'archéologie classique

Akerentia (Calabre)

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La ville d’Akerentia, en Calabre, apparaît à la fin du IXe siècle en suffragant de la nouvelle métropole de Santa Severina. De ces nouveaux diocèses constitués, Akerentia est la seule cité pouvant être étudiée sans contraintes, les autres étant toujours occupées. Pour des raisons d’insalubrité et de manque d’eau, les habitants quittent le promontoire en 1860 et s’installent à quelques kilomètres dans une ville dont le nom – Cerenzia – est tiré de celui leur ancienne agglomération. L’abandon de la ville offre par conséquence une opportunité d’étude inédite.

            La subite apparition de cette agglomération en tant que cité épiscopale sans l’existence d’une occupation antérieure semble peu probable. À partir du VIe siècle, la région est occupée par plusieurs lieux stratégiques présentant des structures du type enceinte-refuge. Les mentions d’Akerentia ainsi que d’Umbriatico, d’Isola di Capo Risuto et de Gallipoli dans les listes épiscopales de la fin du IXe siècle, démontrent bien une volonté de reconquête de ses anciens territoires par l’Empire byzantin. L’un des postulats de cette étude, auquel l’analyse méticuleuse des structures devra donner une réponse claire, est de déterminer la véritable fonction du dit « vescovado » qui surplombe la ville. À l’heure actuelle, les habitants de Cerenzia parlent de cathédrale, mais les ruines pourraient également correspondre aux vestiges d’un castrum byzantin, d’un château Normand, d’un palais épiscopal ou les quatre successivement et/ou parallèlement. L’étude des élévations devrait permettre d’appréhender l’histoire de cet édifice à travers ses différentes phases tout en l’intégrant dans le contexte local et régional de la métropole de Santa Severina.

            De nombreux travaux sur la ville d’Akerentia permettent de remonter jusqu’à la fin du XIe siècle. Mais aujourd’hui, seules les études de terrain peuvent apporter de nouveaux éléments. Depuis 2014, plusieurs campagnes ont donc été menées afin de récolter des nouvelles données (relevé photographique, photogrammétrie, scanner laser 3D, prospection au géoradar et fouilles archéologiques).

 

Contact: Aurelie.Terrier(at)unige.ch