Unité d'Egyptologie et Copte

Dimitri Meeks (Institut d’Égyptologie François Daumas / Université Paul Valéry, Montpellier), 16 mai 2013

Prolégomènes à une égypto-grammatologie

Nous lisons habituellement un texte hiéroglyphique un peu comme nous lirions un texte dans une langue contemporaine : en parcourant la ligne ou la colonne d’écriture. Nos yeux s’attardent parfois sur un signe rare ou curieux, mais uniquement pour mieux appréhender l’ensemble du texte, ne rien négliger pour en comprendre le détail. L’idée qu’un signe puisse avoir un sens en soi, indépendamment de son implication syntactique, lexicale, phonétique, etc., peut ne pas apparaître comme très évidente. Chaque hiéroglyphe a pourtant une histoire, une sorte de biographie, une genèse, un apparentement, une profondeur culturelle et cultuelle, que nous sommes très loin d’avoir découverts. Pour parvenir à une telle analyse, il faut mettre en œuvre une discipline, la grammatologie, déjà pratiquée par les Chinois pour analyser chaque sinogramme pris isolément, mais qu’il conviendrait de faire naître au sein de l’égyptologie. Quelles seraient les bases de cette discipline, les méthodes, les résultats que l’on peut en attendre ? C’est ce que ce séminaire espère faire entrevoir.