Michel Chauveau (EPHE, Paris), 23 novembre 2017
Ce que nous disent les textes ...
Les textes anciens, qu’ils soient de nature documentaire, didactique ou littéraire, ne se laissent jamais comprendre aisément, et le traitement auquel ils doivent être soumis afin de les transformer en sources fiables pour l’étude des civilisations passées est un processus d’une redoutable complexité dont aucune étape ne peut être traitée avec négligence sans risquer un contresens susceptible d’égarer l’historien trop confiant.
Ces étapes sont évidentes : le déchiffrement de l’écriture, à la lumière de l’étude paléographique, permet une translittération. Celle-ci ouvre la voie aux analyses grammaticale et lexicale, indispensables à l’établissement d’une traduction aussi exacte que possible. Ensuite, la comparaison avec les textes parallèles déjà édités, en synchronie et en diachronie, et l’intégration dans le contexte historique et culturel parachèvent le travail de l’éditeur.
De multiples pièges peuvent cependant entraver le bon déroulement de ce processus, et, pour les déjouer, l’éditeur doit, en plus de ses compétences de philologue et d’historien, se fier aussi à son intuition, qualité subtile bien difficile à définir et à mesurer !
Ces considérations générales seront illustrées dans le cadre du corpus démotique égyptien par quelques exemples de textes, documentaires et littéraires (ostraca de Manâwir, « Prophétie de l’Agneau », « Les invectives de Tbêkis »), publiés ou revisités par l’auteur.
Jeudi 23 novembre 2017, 9h15, B111