Unité de grec ancien

Pourquoi j'ai choisi le grec

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Frances, pourquoi avez-vous décidé d’apprendre le grec à l’Université de Genève ?

Deux années après avoir passé ma maturité, alors que j’exerçais un travail totalement différent, je me suis rendue compte que le grec me manquait. J’ai donc choisi d’entreprendre ces études, avant tout par passion. D’autre part, je voulais approfondir ma compréhension de certains domaines, dans lesquels je suis impliquée par ailleurs, en remontant à leurs sources.

 

Quel est l’élément que vous appréciez le plus dans vos études de grec ?

J’apprécie particulièrement la diversité des sujets qu’il nous est possible d’étudier, du mycénien au byzantin et d’Athènes à la Grèce du Nord. La combinaison du grec avec une autre branche (dans mon cas, les études mésopotamiennes) permet d’autant mieux d’explorer ses divers aspects, et de mettre la Grèce en lien avec le monde qui l’entoure.

 

Un conseil pour les nouveaux étudiants ?

Venez l’esprit ouvert ! Même si un thème en particulier vous intéresse, accordez-vous suffisamment d’espace pour évoluer et découvrir de nouvelles perspectives. N’hésitez pas à suivre des enseignements dont le sujet ne vous dit rien, à poser des questions, à faire des lectures de votre côté, et à assister aux conférences organisées par l’unité. Le grec, ce n’est pas une autoroute direction Athènes mais une randonnée sur l’Olympe; allez donc explorer les sentiers !

 

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Lavinia, pourquoi avez-vous décidé d’apprendre le grec à l’Université de Genève ?

Car j’étais passionnée par l’Antiquité et que le cursus de grec ancien me donnait accès à des sujets difficilement abordables en dehors du cadre universitaire, comme l’ecdotique, la papyrologie documentaire et le grec mycénien.

 

Quel est l’élément que vous appréciez le plus dans vos études de grec ?

La variété. Premièrement, on peut y étudier la littérature dans toutes ses formes, des grands classiques aux poètes tardo-byzantins : l’offre correspond vraiment à tous les goûts. En outre, on peut découvrir le monde hellénophone sous d’autres aspects que l’approche purement littéraire : par exemple, l’histoire de la langue, les textes documentaires (tels les papyri et les tablettes mycéniennes), l’historiographie et les méthodes d’édition de textes différents (inscriptions, manuscrits, etc). Enfin, l’existence de voyages d’étude tous les trois ans permet de découvrir la réalité topographique (actuelle) des lieux étudiés, et ainsi de mieux appréhender notre sujet de prédilection, le monde hellénophone ancien.

 

Un conseil pour les nouveaux étudiants ?

Osez sortir des chemins battus : seulement en essayant de nouvelles choses vous pouvez découvrir si elles vous conviennent ou pas !

 

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Samuel, pourquoi avez-vous décidé d’apprendre le grec à l’Université de Genève ?

 Ce n’est pas pour les débouchés que j’ai choisi d’apprendre le grec ancien. La question des débouchés est sans doute LA question que se pose chaque étudiant en choisissant son cursus universitaire. Vous entendrez à de très nombreuses reprises un « Pour faire quoi ? » ou un « Mais tu vas faire prof toi non ? » après avoir expliqué ce que vous avez choisi de faire de votre vie pour les quelques années à venir. Ce n’est pas comme ça qu’il faut aborder les études universitaires. Faites des études qui vous plaisent, amusez-vous, personne ne fait du grec ancien parce que ça ne le passionne pas. J’adore l’Antiquité, j’adore la littérature, je m’amuse chaque fois que je fais du grec ancien, c’est ce qui me fait plaisir. Il serait quand même dommage de finir greffier ou dresseur animalier alors que ce qui vous plaît c’est de traduire des textes mythologiques et d’analyser des tragédies antiques.

En commençant mes études universitaires, je n’avais pas une idée précise de ce que je voulais faire après mes études. J’arrive à présent à la fin de mes études et j’ai trouvé une réponse à LA Grande Question. Je veux pour ma part monter ma compagnie de théâtre et organiser toute sorte de projets culturels. « Mais c’est quoi le lien avec le grec ancien me direz-vous ? » Il y en a de très nombreux, mais comme j’ai déjà écrit plus que de raison, c’est avec plaisir que je vous invite boire un café et que je vous expliquerai cela.

 

Quel est l’élément que vous appréciez le plus dans vos études de grec ?

La liberté. À ma connaissance, il n’y a pas d’autre filiale universitaire que les Lettres qui vous permet autant de liberté. Vous pouvez plus ou moins choisir les cours que vous souhaitez faire et l’ordre dans lequel vous souhaitez les faire. Même si l’on vous dit que quelque chose n’est pas possible, insistez, essayez de trouver une autre manière de contourner le problème, il est toujours possible de s’arranger. Bien évidemment, comme vous avez la chance de pouvoir profiter d’une telle liberté dans votre cursus universitaire, il y a un certain nombre de responsabilités qui l’accompagne. C’est certes à vous de décider si vous souhaitez travailler entre 14h et 16h ou entre 2h et 4h du matin, c’est à vous de décider d’aller en cours ou non, c’est à vous de décider de l’implication que vous souhaitez avoir dans vos études, personne ne va vous dire ce qu’il vous faut faire. Toutefois, les enseignants seront toujours là pour répondre à toutes vos questions avec un grand sourire.

 

Un conseil pour les nouveaux étudiants ?

 Il ne s’agit sans doute pas du conseil le plus politiquement correct, mais il vous faut absolument profiter du temps libre que vous offrent des études universitaires afin de découvrir tout ce qui existe hors des salles de séminaires. Il existe de nombreux services à l’université qui sont là pour vous aider à profiter de ces aspects de la vie. Vous pouvez trouver un travail à côté de vos études grâce à Uni-Emploi, faire de nombreux sports quasiment gratuitement grâce au service des Sports universitaires, aller jusqu’à deux fois par semaine gratuitement au théâtre, recevoir de l’aide pour organiser toute sorte de projets artistiques grâce aux Activités Culturelles et à la CGTF. Si ces services existent, c’est justement pour vous soutenir et vous aider à découvrir le monde qui se trouve hors de la bibliothèque des Sciences de l’Antiquité. Profitez-en, vous ne savourerez que mieux l’indicible plaisir que procurent des études en grec ancien. Si d’aucuns disent que l’université est faite pour élargir ses horizons, ne le faites pas uniquement de manière académique, osez sortir de là !

 

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Florian, pourquoi avez-vous décidé d’apprendre le grec à l’Université de Genève ?

 La discipline qui m’a décidé à étudier les lettres à l’Université de Genève était la philosophie, et j’ai choisi le grec comme deuxième branche à la fois parce qu’il se combine très bien avec mon intérêt pour la philosophie antique et pour ne pas arrêter une discipline qui était l’une de mes favorites au collège.

 

Quel est l’élément que vous appréciez le plus dans vos études de grec ?

 Les cours et séminaires, grâce au nombre relativement bas d’étudiants, sont très motivants car ils permettent une discussion des sujets traités plutôt qu’un monologue d’un professeur. Tous les enseignants sont ainsi facilement disponibles pour chaque étudiant afin d’approfondir ou de revenir sur certains points, ce qui permet d’apprendre plus rapidement et selon les intérêts de chacun.

 

Un conseil pour les nouveaux étudiants ?

Il faut réussir dès le début de la première année à travailler régulièrement et à ne pas laisser traîner trop de tâches importantes : il faut faire au fur et à mesure ce qui peut déjà être fait pour être bien moins chargé lors des derniers jours avant les examens. Se mettre au rythme peut être très difficile, mais cela représente sur le long terme un gain de temps énorme.

 

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Guillaume, pourquoi avez-vous décidé d’apprendre le grec à l’Université de Genève ?

Initié – comme tant d’autres – aux langues anciennes « classiques » lors de mon parcours scolaire secondaire, j’ai achevé mon collège sous l’emprise d’une forte appétence pour l’étude des incomparables finesses morphologiques et syntactiques que recèle la grammaire des langues casuelles. En plus d’avoir servi de creuset à l’immense majorité des conceptions métaphysiques, éthiques et politiques qui sous-tendent aujourd’hui encore notre inconscient collectif d’« Occidental », la langue grecque se révélait aussi à moi comme la matrice de tant et tant de structures langagières encore en usage, à des degrés plus ou moins prononcés, dans la quasi-totalité des idiomes indoeuropéens d’aujourd’hui. Intégrer l’unité de grec ancien de l’Université de Genève me paraissait être une des meilleures façons de pouvoir m’adonner, dans une perspective comparatiste et diachronique, à la généalogie culturelle de ces apparentements.

 

Quel est l’élément que vous appréciez le plus dans vos études de grec ?

Comme son programme centré, pour une bonne part, sur l’histoire et l’analyse textuelles le laisse entrevoir à travers toute sa richesse et sa variété, l’unité de grec ancien cultive une approche proprement philologique du phénomène linguistique et de ses expressions secondaires littéraires, culturelles et matérielles. Dans ce cadre théorique donné, la langue n’est pas tant envisagée prioritairement comme un vecteur de communication instrumentalisable et subversible à souhait que comme un système codé et dynamique d’appréhension de la réalité, une sorte de prisme esthétique productif dont l’usage peut faire naître un nombre virtuellement infini de paroles originales et singulières qui forment à leur tour, par collation documentaire, un corpus d’études vaste et complexe à aborder sous l’angle de ses innombrables interdépendances et enchevêtrements. C’est précisément ce modèle de réflexion-là, dont la mobilisation me paraît garantir mieux que tout autre le développement d’une pensée libre et englobante, qui m’attire et qu’il me semble plus nécessaire que jamais de défendre.

 

Un conseil pour les nouveaux étudiants ?

Ne renoncez jamais à l’ésotérisme de vos prédispositions – lui seul vous sauvera de l’ennui du quotidien !

 

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Artémis, pourquoi avez-vous décidé d’apprendre le grec à l’Université de Genève ?

Le département des Sciences de l’Antiquité de l’Université de Genève est mondialement reconnu pour la qualité de la recherche. Etant genevoise d’origine, j’ai la chance de pouvoir être sur place pour suivre les enseignements et prendre du plaisir à étudier le grec.

 

Quel est l’élément que vous appréciez le plus dans vos études de grec ?

Les professeurs de l’unité de grec de l’université de Genève, m’ont chaleureusement accueillie. Après avoir le baccalauréat français dans la section littéraire et une année de préparation à l’Ecole Normale Supérieure (Ulm) en France, j’ai pu constater que la faculté de grec offre de réelles possibilités pour s’épanouir en approfondissant une langue ancienne..

La disponibilité et le dévouement des professeurs de l’unité de grec pour les étudiants est admirable. Il est rare de le trouver un tel investissement personnel de la part des enseignants dans un établissement d’enseignement supérieur. Que l’on soit vingt, dix ou tout seul en séminaire, les questions que l’on pose au professeur sont traitées en profondeur et la réponse à la question vise à pousser plus loin la réflexion de l’étudiant. La faculté autorise une grande liberté de choix de sujets de recherche pour un travail écrit ou oral, ne laissant ainsi aucune excuse à l’étudiant pour ne pas fournir le travail d’approfondissement demandé. Les étudiants se trouvant immergés dans un milieu stimulant et entourés de professeurs très compétents ne peuvent que donner le meilleur d’eux-mêmes.

Les effectifs de l’unité de grec permettent à tous les étudiants et aux professeurs de se connaître et d’échanger chaleureusement dès le premier cours. Il n’y a pas de camarades anonymes ou des étudiants fantômes qui apparaissent et disparaissent au fil de l’année.

 

Un conseil pour les nouveaux étudiants ?

 Aux nouveaux étudiants, je conseille la curiosité et la persévérance. Par curieux, je veux dire s’intéresser à la littérature, l’histoire et la société de la Grèce antique par plaisir, ... Par persévérant, j’entends que le niveau des séminaires peut parfois être un gros défi, mais qu’il ne faut pas se laisser décontenancer par les premiers obstacles rencontrés dans l’approfondissement d’une langue ancienne.

J’invite les nouveaux étudiants à se renseigner sur la pièce de théâtre Agamemnon d’Eschyle qui a été jouée en 2017-2018 par les étudiants de l’unité de grec et qui a été organisée par l’association AGLAE. Cela a été une expérience formidable et pour les acteurs et pour les spectateurs. En voyant la pièce intégrale récitée en grec sous-titrée en français, les étudiants en grec ancien ont pu voir vraiment la beauté vivante de ce qu’ils étudient en séminaire dans les livres.

J’encourage enfin tout nouvel étudiant à s’adresser spontanément et sans hésitation aux élèves de l’unité de grec pour tout renseignement sur le déroulement des études. Ils seront disponibles et heureux d’échanger et de guider dans les choix à effectuer.

 

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Nicolas, pourquoi avez-vous décidé d’apprendre le grec à l’Université de Genève ?

Passionné par le grec depuis mes premiers cours suivis au collège, le fait de continuer sur cette voie, tout en l’agrémentant d’autres enseignements proposés par le département des sciences de l’Antiquité, m’est rapidement apparu comme une évidence. Plus concrètement, c’est le désir de remonter toujours plus loin aux origines d’une mythologie fondatrice qui m’a logiquement fait choisir le grec ancien comme point de départ.

 

Quel est l’élément que vous appréciez le plus dans vos études de grec ?

 Le grec a cela de passionnant qu’il est attesté par écrit depuis environ 3400 ans. Or, les enseignements proposés à l’Université de Genève permettent d’étudier de manière approfondie n’importe laquelle des phases de développement du grec. L’éventail des possibilités laissées à l’étudiant est donc particulièrement large et lui offre la liberté d’effectuer des recherches personnalisées, toujours encadrées de manière stimulante par les professeurs.

 

Un conseil pour les nouveaux étudiants ?

Vous serez indubitablement amenés à être questionnés sur l’utilité de l’étude du grec ancien. Les réponses concrètes sont bien sûr légion mais ne satisferont que les personnes disposées à les recevoir. N’hésitez pas à demander à vos plus féroces interlocuteurs ce qu’ils considèrent comme utile. Pour autant que leur dédain n’ait pas entamé leur bonne foi, force sera de constater qu’à l’exception de ce qui permet de satisfaire les besoins primaires, rien n’est véritablement utile. De là, pourquoi ne pas s’adonner pleinement à ce qui nous passionne ?

 

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Alexis, pourquoi avez-vous décidé d’apprendre le grec à l’Université de Genève ?

J’ai toujours voulu étudier dans les sciences de l’Antiquité afin de faire une thèse et de devenir archéologue. La question était : quelle serait ma seconde branche à l’université ? Latin ou grec ? À la fin de mon collège, je penchais clairement pour le grec ancien ; le côté plus « libre » de la langue m’attirait. Ainsi arrivai-je en grec. Mais, pour moi, cette branche compte autant que la première ! La passion continue et j’adore la traduction.

 

Quel est l’élément que vous appréciez le plus dans vos études de grec ?

La réflexion et la liberté plus ou moins importante. C’est d’ailleurs en grande partie pour ces raisons que je suis venu en Lettres. À mon avis, aucune autre faculté ne propose un enseignement aussi libre et ne favorise mieux la réflexion libre. Je m’explique. Je ne dis pas que nous ne réfléchissons pas dans les autres facultés. Ce que je dis, c’est que le cadre dans lequel doit être effectuée la réflexion est plus malléable, plus ouvert et amène donc moins à une formatisation précise de la pensée, qui empêcherait une vision ouverte et complète des choses. L’Université doit former des têtes pensantes, pas des têtes formatisées, du moins je le vois comme ça, et c’est en Lettres et même plus précisément dans les sciences de l’Antiquité que je pense pouvoir arriver le plus à une liberté de pensée. Après, à chacun de rester critique, réflexe que nous apprenons peu à peu en lisant les sources et en apprenant à les comparer !

 

Un conseil pour les nouveaux étudiants ?

Si le grec vous plaît vraiment, foncez ! Ne pensez pas aux débouchés, écoutez-vous et faites-vous plaisir. Soyez hédonistes ! Surtout, n’oubliez pas qu’une pléthore d’activités existent à côté de l’université. Les études servent aussi à élargir ses points de vue dans tous les domaines. Vous ne développerez que mieux votre réflexion et profiterez de vos études.

 

magnin_antoine.JPGAntoine, pourquoi avez-vous décidé d’apprendre le grec à l’Université de Genève ?

À cette question que suscitent ces sortes d’entretien d’embauche auxquelles contraint toute nouvelle rencontre, je me plais allégrement – par coquetterie peut-être – à ne lancer en guise de réponse que ceci : pour rien. Provocation ou réaction ennuyée devant le rébarbatif de la situation, il n’en reste pas moins qu’il est irritant qu’un individu social puisse se soustraire à l’effort commun de l’Utile – car, sans rien vous apprendre, vous ne saurez guère réparer votre évier ni commettre une opération à cœur ouvert à l’issue de vos études, et Zeus merci. Mais face à cette inertie commode, je brandis à mon tour Nietzsche ou Genet, blasons antithétiques par lesquels je convie la motio cicéronienne. Le premier dit dans Ainsi parlait Zarathoustra : « Celui qui a acquis l’expérience des origines anciennes finira par chercher les sources de l’avenir et des origines nouvelles. » Première éthopée du zélé d’antiquités qui m’intéresse en ceci que la langue et la littérature grecques font converger ensemble les nuances de leurs faisceaux pour éclairer l’aujourd’hui et le demain ; elles nous permettent, non plus nécessairement de sonder grâce à elles les racines de notre société, mais plutôt d’y déceler la vertigineuse altérité qui nous sépare du temps où chatoyait leur empire. Quant à Genet dans Notre-Dame-des-Fleurs : « Le philologue n’avoue pas (d’ailleurs il n’en sait rien) que son goût de l’étymologie vient de la poésie (croit-il, ou pourrait-il croire, car c’est une puissance charnelle qui l’incite) contenue dans le mot “esclave“ où se retrouvent, s’il veut, le mot “clé“ et le mot “genou“. » Philologie de la poésie, mais aussi et surtout poésie dans la philologie, voilà les chemins sur lesquels marchent ces études de grec ; en nous apprenant à lire un monde, elles nous enseignent la lecture de notre propre vie et les sentes les plus fastes à nous conduire jusqu’à ses derniers instants – et je n’invoque pas seulement, derrière cette dernière phrase, Épicure ou Épictère.

 

Quel est l’élément que vous appréciez le plus dans vos études de grec ?

La liberté. Puisque la langue véhicule l’ensemble du monde perçu par les sens à travers des symboles, jamais ne lira-t-on que l’éternel retour d’Ulysse ou l’insolence tenace d’un Calliclès, mais aussi la poésie, l’astronomie, la philosophie la plus étonnante, l’ésotérisme, la médecine, enfin tout l’appareil du langage et ses conquêtes les plus diverses. On rencontre Baudelaire, Leconte de Lisle, Dumézil, Lévi-Strauss et bon nombre de créateurs contemporains qui, jusqu’à lors, n’ont cessé de puiser dans le terreau fertile de l’antiquité. S’enfoncer dans le grec, ce n’est pas délaisser Rimbaud et le territoire inquiétant de ses enjambements, c’est au contraire le rejoindre au lieu même où émerge sa Vénus anadyomène.

 

Un conseil pour les nouveaux étudiants ?

Oui, mutin et pourtant : « Lasciate ogne speranza, voi ch’intrate. » Qu’on se détourne de tout arrivisme ou d’espoir anxieux de soi-disant « débouché » : ces études ne débouchent sur rien, elles débouchent strictement, menu plaisir de l’avare et panacée du curieux. « Le chemin est si beau du berceau au tombeau », chante Brigitte Fontaine ; tentons de ne pas l’oxyder de chagrins que ces études savent, sinon résoudre, du moins instruire. Elles ouvrent un accès heureux sur les brusques torrents du travail avec un esprit large et d’autant plus vaste qu’il y apprend à rejeter tout préjugé. Je ne suis pas prosélyte, alors je réitère : « vous qui entrez ici, laissez tout espoir » et faites entrer en vous le reste du monde.