M. Sebastian BORKOWSKI

M. Sebastian BORKOWSKI
Doctorant
Thèse du doctorat :
« Aus Fehlern lernen » – Eine Untersuchung zur Tradierung sumerischer Literatur in der Schreiberausbildung der altbabylonischen Zeit
(Titre français : « Apprendre des erreurs » – Une enquête sur la transmission des textes littéraires sumériens dans l'éducation des scribes à l'époque paléo-babylonienne)
Résumé
Depuis la fin du 19esiècle, les fouilles archéologiques réalisées en Syrie et en Irak actuels ont permis de mettre à jour l’héritage culturel de Mésopotamie ; notamment plusieurs dizaines de milliers de tablettes en écriture cunéiforme contenant des textes littéraires en langue sumérienne. Ces tablettes faites d’argile ont été retrouvées dans de nombreuses villes antiques et sont datées du temps de l’ancienne Babylone (env. 1800-1600 av. JC).
Actuellement plus de 500 œuvres de littérature sumérienne peuvent être reconstituées. Les textes individuels sont souvent transmis par plusieurs dizaines de manuscrits. Ces manuscrits ont été rédigés par de jeunes étudiants qui ont été formés en tant que scribes. Outre les variations régionales dans la tradition du texte, ces manuscrits présentent donc aussi des variations de texte et des « erreurs » d'écrivains individuels.
Dans ma thèse, j'examine la manière dont ces manuscrits ont été écrits et comment les textes littéraires sumériens ont été enseignés dans l'éducation supérieur des scribes. Je me base sur un corpus de 19 textes littéraires sumériens, qui ont reçu jusqu'à présent peu d'attention et qui, sur un total d'environ 650 manuscrits, transmettent les disputes littéraires du Proche-Orient ancien.
Mon argumentation est basée, entre autres, sur « l'archéologie des textes », c'est-à-dire sur les circonstances de la découverte archéologique de chaque manuscrit. Elles ne sont pas prises en compte par les chercheurs dans l'approche traditionnelle de l'ancien programme scolaire paléo-babylonien, mais disposent d'une immense quantité d'informations. Elles prouvent l'existence de programmes d'études différenciés selon les régions et relativisent ainsi le modèle de l'ancienne formation des scribes paléo-babyloniens établi par ces chercheurs, qui suppose un système éducatif universel. L’« archéologie des textes » en relation avec l'analyse critique qui traite des variantes de texte et des « erreurs » dans les manuscrits individuels, est particulièrement productive. Grâce à la combinaison de la philologie et de l'archéologie, il est possible de créer pour la première fois des « arbres généalogiques » pour les œuvres de la littérature sumérienne, puisque la stratigraphie place les manuscrits et les variantes de texte dans un ordre chronologique.