Méthodes et problèmes

L'autobiographie mythique

Dominique Kunz Westerhoff, © 2005
Dpt de Français moderne – Université de Genève

Introduction

Dès le milieu du XIXe siècle, l'étude des mythes est devenue une discipline universitaire. Le mythe a été considéré comme un objet de réflexion dans la mesure même où il s'est retiré de l'espace social, puisque notre monde s'est passablement démythologisé: la culture mythique s'est réfugiée dans la littérature ou dans l'art, qui en sont devenus une sorte de conservatoire. Les mythes n'ont plus d'impact religieux dans nos sociétés laïcisées. Toutefois, depuis quelques décennies, les recherches des historiens des religions, des anthropologues et des ethnologues ont porté sur la permanence de la pensée mythique dans les sociétés modernes. Dès lors, les mythes ont été envisagés dans leur nécessité, comme des systèmes de représentations qui sont constitutifs de toute culture, et qui répondent à une structure fondamentale de l'imaginaire. Les mythes présentent donc une valeur anthropologique universelle: ils ne peuvent disparaître, mais se modifient en définissant les fondements d'une culture donnée. Il s'agit dans notre approche de voir en quoi la littérature participe de ces modifications, et quelle pertinence elle peut trouver pour elle-même, pour sa propre invention, quand elle recourt au mythe.

Edition: Ambroise Barras, 2005