Méthodes et problèmes

Versification

Laurent Jenny, © 2003
Dpt de Français moderne – Université de Genève

I.2.2.2. Hiatus

Dans le vers français les suites de voyelles en hiatus comptent pour une syllabe (on dit qu'elles sont comptées en synérèse) ou pour deux syllabes (on dit qu'elles sont comptées en diérèse), non pas selon le choix du poète mais selon la tradition étymologique. Si l'hiatus provient étymologiquement d'une seule voyelle, il est compté en synérèse. Si l'hiatus provient d'un hiatus dans la langue d'origine (particulièrement le latin), il est compté en diérèse.

fier (1 syllabe, latin ferum)
li-on (2 syllabe, latin le-o)
miel (1 syllabe, latin mel)
opi-um (2 syllabes, latin opi-um)
dicti-on (2 syllabes, latin dicti-o)
mi-asme (2 syllabes, grec mi-asma)

Ces li-ens d'or, ceste bouche vermeille

Ronsard

Va te purifi-er dans l'air supéri-eur

Baudelaire

Le po-ëte suscite avec un glaive nu
Son siècle épouvanté de n'avoir pas connu
Que la mort tri-omphait dans cette voix étrange!

Mallarmé

Il y a de nombreuses exceptions, notamment dans les formes de conjugaison, à cette régle générale. Pour le détail, on se reportera aux manuels (par ex., Mazaleyrat, 1974).

À partir de Baudelaire, on constate que les poètes prennent certaines libertés avec la tradition étymologique dans un souci d'expressivité (allongement ou abrègement du rythme).

Edition: Ambroise Barras, 2003-2004