Thèses

Soutenances 2020

Capucine LEBRETON           

Titre : La morale sensitive, Rousseau, La Caze, Le Camus

Directeur : Martin Rueff

Date de la soutenance : 18.12.2020

Résumé : Au livre IX des Confessions, Rousseau évoque l'idée d'un livre qu'il n'a jamais écrit : la morale sensitive, qui consiste à rechercher les causes physiques des décisions morales afin de "forcer l’économie animale à favoriser l’ordre moral qu’elle trouble si souvent". Si Rousseau n'a pas écrit ce livre, on trouve chez deux médecins contemporains de Rousseau, La Caze et Le Camus, les fondements d'une médecine visant à pallier les faiblesses de la volonté morale par le moyen des ressources du corps. Cette thèse examine en premier lieu si l'on peut affirmer que les recherches de Rousseau, La Caze et Le Camus partagent une même matrice théorique. Elle montre ensuite, à travers leurs écrits, comment fonctionne une "morale sensitive" avec les outils intellectuels du XVIIIe siècle. Il s'agit ici de décentrer l'interprétation de la morale sensitive d'une perspective exclusivement rousseauienne pour l'examiner en tant que complexe commun à plusieurs auteurs.

 

Natacha ALLET                                 

Titre : Portrait et autoportrait dans l’œuvre d’Antonin Artaud : les théâtres du moi

Directeur.trice :    

Date de la soutenance : 11.12.2020

Résumé : Cette étude s’attache aux diverses manières dont Artaud se figure dans son œuvre, au sens fort où il s’y produit, où il y joue son apparition. À l’encontre de toute théorie du sujet à priori, elle s’efforce de caractériser sa façon de faire. Considérant ses portraits et autoportraits, elle met en regard deux pratiques : l’une scripturale (ses « Vies » imaginaires) et l’autre graphique (ses visages dessinés), et avance, pour les saisir, la notion de « théâtres du moi ». Tout en historicisant le rapport d’Artaud à la théâtralité et en soulignant son inspiration symboliste, des premiers drames mentaux aux performances tardives, ma démarche envisage la figuration de soi dans une perspective pragmatique : elle propose de l’appréhender comme un ensemble d’actes à l’échelle non pas (seulement) de l’énoncé ou du tracé, mais de l’œuvre comprise dans son trajet – actes qui répliquent diversement à une situation initiale et cherchent à la modifier. Suivant mon hypothèse, Artaud vise à inverser son destin, au risque de l’aggraver.


Fernand SALZMANN            

Titre : Le Nom du poème : Aragon et Le Fou d’Elsa

Directeur.trice : Nathalie Piegay

Date de la soutenance : 13.06.2020     

Résumé : Dans cette thèse, j’analyse l’imaginaire de l’amour de Louis Aragon tel que cet imaginaire se révèle dans la poésie de l’auteur. J’étudie en particulier les implications de la présence du nom propre de la femme célébrée par le poète, Elsa, autour de deux problématiques : celle du personnage poétique et celle du pétrarquisme. Cette recherche prend comme point de départ Le Fou d’Elsa, un long poème paru en 1963, plaque tournante entre la production poétique d’Aragon de la fin des années 1950, et sa production romanesque des années 1960.

 

 Nils COUTURIER                    

Titre : « La Marseillaise des inconscients » : pensée de la communauté dans la poésie de Jules Laforgue

Directeur.trice : Juan Rigoli

Date de la soutenance : 08.02.2020

Résumé : Cette thèse explore les liens entre l’œuvre poétique de Jules Laforgue (1860-1887) et une pensée de la communauté, telle qu’elle se déploie dans les textes sous différentes modalités. Les quatre chapitres de la thèse présentent les grandes étapes chronologiques de cette pensée laforguienne : un moment humanitaire, un moment populaire, un moment communautaire, et finalement un moment qui touche au rapport communautaire minimal, celui du couple et du rapport entre les sexes. Le parcours ainsi mené s’articule à quatre propositions théoriques pour comprendre les rapports entre poésie et communauté : premièrement la considération des phénomènes d’intertextualité, en tant qu’ils permettent de se rattacher à une communauté de littérateurs ; deuxièmement les enjeux liés à la forme versifiée chez Laforgue, et les liens qu’elle doit permettre de rénover avec le lecteur ; troisièmement le rapport entre humour et communauté ; quatrièmement, l’importance du travail sur l’énonciation et les pronoms.


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