Unité d'histoire suisse

Le retour en force de l'histoire suisse dans la production historique récente est l'un des éléments marquants du développement des études historiques depuis une dizaine d'années. Plus récemment encore, un grand mouvement de mémoire, largement médiatisé, a interpellé les historiens de la Suisse, engagés à prendre position dans un débat crucial pour l'image de marque du pays. En effet, ce champ de l'histoire a pour mission essentielle de s'interroger sur la nature du lien social qui permet à notre communauté nationale de tenir ensemble. Parce qu'elle est une interrogation pressante sur nos spécificités, l'histoire suisse s'ancre dans les courants de recherche les plus actuels de l'histoire culturelle et de celle des identités sociales.

L'enseignement de l'unité cherche à donner une vision renouvelée de l'histoire de la Suisse et de Genève au travers d'un cycle de cours généraux. Par ailleurs, les enseignants de l'unité accordent une importance primordiale aux savoir-faire de l'historien. La priorité est donnée à une formation qui prépare les étudiants au travail en archives (à Genève et ailleurs). Un tel objectif implique qu'on assure aux étudiants des bases solides autant sur les institutions que sur le fonctionnement de l'État et de l'économie.

En partant de ce principe, plusieurs axes de la recherche donnent sa cohérence au programme d'enseignement et de recherche de l'unité. Plus particulièrement, les enseignants portent une attention soutenue aux procédures méthodologiques qui croisent l'espace et le temps. Ils retiennent ainsi des objets d’'histoire sociale, tels que les réseaux, familiaux, gouvernementaux, commerciaux voire intellectuels; explorent les multiples dimensions – psychologique, conceptuelle, historiographique, sociale… -- du politique ; ou décryptent les nombreuses facettes de l’histoire des soins, du corps et de leurs déclinaisons respectives.

Par rapport aux autres unités d'enseignement du Département, l'histoire suisse présente plusieurs particularités.

  • Tout d’abord, elle traverse les grandes périodes chronologiques et embrasse une période allant de la fin du Moyen Âge à nos jours.
  • Ensuite, elle reste en dialogue constant avec les institutions culturelles et/ou médiatiques genevoises, offrant ainsi la possibilité aux étudiants de se familiariser avec le travail en musée et les contacts avec la presse.
  • Enfin, elle aspire à couvrir l’histoire d’une région, Genève, et d’un pays, la Suisse, en interrogeant leurs interactions constantes avec l’étranger, avec les courants idéologiques européens. Elle privilégie donc une approche comparative et transnationale, considérée comme un prisme de perception susceptible d’éclairer voire de débrouiller la complexité helvétique.

Car, en dernière analyse, étudier l’histoire de la Suisse, c’est essayer de mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons.