Unité de russe

Léon Chestov, philosophe du déracinement

Léon Chestov (1866-1938) est une grande figure de la pensée existentielle. Derrière les présupposés rationnels, il dénonce une position métaphysique fondée sur la résignation. Pour lui, la véritable philosophie est révolte : elle naît de la conscience tragique. Opposant le malheur du « penseur privé » Job aux idées générales de Hegel, Chestov explore les pensées les plus incandescentes, les plus paradoxales, dissimulées derrière les systèmes des philosophes dans l’histoire. Ses « pérégrinations à travers les âmes » le conduisent à faire éclater la synthèse entre pensée grecque et judéo-chrétienne en retrouvant un pouvoir caché dans les paroles bibliques. Au-delà des « évidences », il désigne une « seconde dimension de la pensée », liée à une liberté absolue, fondée en Dieu, pour qui « rien n’est impossible ».

L’ouvrage de Geneviève Piron explore la genèse de cette pensée tragique, ancrée dans le XXe siècle et plus que jamais actuelle. Pour la première fois, on y voit réconciliées les deux « périodes » de l’oeuvre du philosophe russe : son rattachement à « l’Âge d’argent » dans la Russie du début du XXe siècle, et sa période de maturité, dans la France de l’entre-deux-guerres. Étudiant des matériaux d’archives inédits, l’auteur nous présente un nouveau visage du philosophe cultivant le mystère ; et éclaire ses démarches de penseur, d’exégète et d’écrivain.

Cette étude, incontournable pour la connaissance de l’oeuvre de Léon Chestov, intéressera aussi les amateurs de critique génétique, de culture russe, de philosophie.

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21 déc. 2010

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