Les cris constituent l’un des signaux de communication les plus innés
et les plus communément partagés par l’être humain, particulièrement
efficaces lorsqu’il s’agit d’assurer la survie. Contrairement à la
parole, les cris ont en effet le pouvoir de nous mettre immédiatement en
alerte. Mais malgré leur utilité pratique, on ignore encore pourquoi
ils constituent un signal unique et comment celui-ci est traité par le
cerveau. Grâce à une série d’analyses alliant études comportementales et
neuroimagerie, des neuroscientifiques de l’Université de Genève (UNIGE)
et de la New York University ont isolé les fréquences acoustiques qui
confèrent aux cris leur pouvoir d’alarme et ont ainsi décrypté leur
action au plus profond du cerveau humain. Et, chose étonnante, ils ont
également découvert que les sirènes d’alarme utilisent, partout dans le
monde, la même gamme de fréquence que les cris ; preuve s’il en est de
leur capacité à mettre notre cerveau en alerte. Les applications de ces
découvertes, à lire dans la revue Current Biology, pourraient changer
notre quotidien sonore.