Evaluer et enseigner la communication entre médecins

Une équipe de la Faculté de médecine de l’UNIGE a développé et validé une méthodologie d’évaluation de la gestion des conflits entre médecins qui permet de mieux entraîner les étudiant-es et jeunes médecins à collaborer et à communiquer en milieu clinique. A lire dans la revue PLOS One.

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Pour les médecins, il est essentiel de savoir communiquer et collaborer avec leurs collègues pour pouvoir assurer des soins sûrs et de qualité. Si, depuis quelques années, la formation des médecins et des autres professionnel-les de santé comprend des enseignements interprofessionnels visant à apprendre à travailler ensemble, les problèmes et les ruptures de communication qui surviennent à l'intérieur d'une profession — la communication intraprofessionnelle — n’est que peu prise en compte. « Or, ces conflits, très fréquents, peuvent avoir indirectement un impact sur nos patient-es, » souligne Nadia Bajwa, médecin adjointe agrégée au Service de pédiatrie générale des HUG et chercheuse dans l’Unité de développement et de recherche en éducation médicale (UDREM) de la Faculté de médecine de l’UNIGE, qui a dirigé cette étude. « Il est impératif de fournir à nos étudiant-es la préparation et les outils nécessaires afin d’agir de manière optimale. Un bon médecin n’est pas qu’un bon technicien. L’élément humain est au cœur de notre métier. »

Simuler les conflits pour mieux les résoudre

Pour cela, il est nécessaire d’évaluer l’efficacité des formations proposées et la capacité de gestion des conflits des étudiant-es qui les suivent. L’équipe de recherche a ainsi développé et validé une méthodologie d’évaluation en faisant appel aux techniques de simulation déjà utilisées dans l’enseignement interprofessionnel, au sein du CiS (centre interprofessionel de simulation). « La station était autour d’un scénario où un acteur-trice jouait le rôle d’un interne entrant en conflit avec son/sa collègue interne dans la préparation d’un journal club, » détaille Julia Sader, doctorante au sein de l’UDREM, qui a apporté son éclairage de psychologue à ces travaux. « Deux membres de l’équipe de recherche ont observé 82 stagiaires afin d’étudier en détails leurs réactions, et leur stratégies de résolution des conflits. » Ces observations ont permis à l’équipe de recherche de valider une évaluation qualitative et quantitative en 22 points développée sur la base d'une revue de la littérature sur la gestion des conflits dans les soins de santé.

Une méthode efficace

Cette grille d'analyse permet d’évaluer de manière fiable pour les capacités de gestion des conflits intraprofessionnels et permet de donner aux étudiant-es un feedback utile à mettre en pratique. Au-delà de la gestion de conflits proprement dite, ce scénario permet aussi de mettre l’accent sur les compétences fines de manière plus globale, en termes d'attitudes professionnelles, de compréhension de sa position par rapport aux autres dans un contexte de soins.

Cette étude prend toute sa place dans le curriculum médical enseigné à la Faculté de médecine, qui, en accord avec les stratégies nationales de formation de médecins, insiste plus qu’auparavant sur l'identité professionnelle, les qualités humaines et la communication.

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