Des syllabes oscillent dans nos circuits neuronaux - Ce que peuvent dire les neurosciences du traitement de la parole par notre cerveau
La parole, émise comme reçue, produit une activité électrique dans
les neurones, que les neuroscientifiques mesurent sous forme
d’«oscillations corticales». Comme dans d’autres processus cognitifs ou
stimuli sensoriels, pour capter la parole, le cerveau décompose les
informations qu’il perçoit, afin de les intégrer et de leur donner un
sens. Les chercheurs n’arrivaient pas à départager entre une vision des
oscillations comme signes de l’activité neuronale et l’hypothèse d’un
rôle actif de ces dernières dans le traitement de la parole par le
cerveau humain. Or, deux publications rendent compte, dans les revues eLife et Frontiers in Human neurosciences,
de l’importance des oscillations, qui, lorsqu’elles ne se produisent
pas comme elles devraient, peuvent être associés à des troubles
importants du langage. Le groupe de la professeure Anne-Lise Giraud, à
la Faculté de médecine de l’Université de Genève (UNIGE) est parvenu à
de telles conclusions après avoir réalisé une modélisation informatique
des microcircuits neuronaux, qui met en évidence le rôle primordial des
oscillations neuronales dans la capacité à décoder le langage verbal.
Ceci indépendamment du rythme et de l’accent donné à l’élocution.