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Editorial:une première année mouvementée

Depuis le 15 juillet dernier, date de ma prise de fonction à la tête de la Faculté de médecine, j’en découvre certaines des traditions. Le numéro de printemps de la Newsletter facultaire – qui salue l’arrivée des nouveaux membres du corps professoral et remercie celles et ceux récemment  partis à la retraite – en est une, de même que cet éditorial que je signe en ses pages.

Ainsi, entre juin 2019 et mai 2020, 46 professeures et professeurs ont été nommés, promus ou titularisés, tandis que 15 partaient à la retraite. Vous trouverez ici un aperçu de leur parcours, chacun singulier, mais tous ayant en commun la médecine et les sciences de la vie. Cette Newsletter se fait également l’écho des nombreux prix reçus par des membres de la Faculté, démontrant non seulement leur excellence individuelle mais aussi, collectivement, le rayonnement de notre Institution. Nous pouvons en être fiers, tant pour l’esprit pionnier de notre enseignement, incarné notamment par le Centre interprofessionnel de simulation, lauréat cette année de la Médaille de l’innovation de l’Université, que pour notre recherche de pointe, soutenue par de nombreux subsides prestigieux, dont ceux du Conseil européen de la recherche et du Fonds national pour la recherche scientifique.

L’année que nous venons de vivre restera gravée dans nos mémoires comme celle de l’émergence du SARS-Cov2, un virus inconnu qui, en quelques mois seulement, a bouleversé la planète. A l’heure où nous, êtres humains, pensions maîtriser la nature, elle se rappelle à notre bon souvenir sous la forme d’une menace insidieuse. Ce redoutable virus a en effet provoqué une pandémie sans précédent, causant des centaines de milliers de décès et déstabilisant les systèmes de santé, l’économie et le tissu social de nombreux pays.

Ici, si le coronavirus nous a obligés à vider du jour au lendemain les bâtiments universitaires, il a aussi mis en lumière la créativité de la Faculté de médecine. Ainsi, l’enseignement à distance a été mis en place en un temps record afin de ne pas pénaliser nos étudiantes et nos étudiants, et la recherche s’est réorganisée afin de préserver le plus possible la santé des équipes comme la survie des expériences en cours. Cela n’aurait pas été possible sans l’engagement sans faille de toutes et tous, et notamment de celles et ceux qui, en première ligne, ont « tenu le fort » pendant des semaines – personnel de l’animalerie, d’accueil, de sécurité, des plateformes de recherche, spécialistes en audiovisuel ou encore personnel technique et administratif venus soutenir les personnes engagées dans l’enseignement et la recherche. J’aimerais, en ces quelques lignes, leur adresser mes plus chaleureux remerciements.

Le monde de la recherche biomédicale est maintenant en première ligne. Dans cette course effrénée contre la montre, les laboratoires de recherche tournent à plein régime afin de mieux comprendre le virus pour pouvoir le vaincre. Plus largement, cette situation inédite montre la nécessité de promouvoir la recherche en sciences de la vie dans tous ses aspects, et surtout de souligner la nécessité de la considérer comme un continuum. Celui-ci se traduit d’une part par un lien constant entre recherche fondamentale, translationnelle et clinique, mais aussi par la place centrale que la recherche occupe pour tous les médecins issus de notre Faculté, et ce dès le tout début de leurs études et tout au long de leur vie professionnelle. En effet, la médecine évolue de plus en plus rapidement et nous nous devons de soutenir nos jeunes collègues qui souhaitent mener une carrière académique. Ils seront, de même que les forces vives recrutées à l’extérieur, les garants de l’excellence de notre institution.

La crise que nous traversons met également en lumière la nécessité de collaboration. Notre Faculté a la chance de pouvoir réunir un éventail très large de spécialistes, en son sein bien sûr, mais aussi par ses liens très forts avec d’autres institutions, notamment avec son partenaire naturel, les Hôpitaux universitaires de Genève. Clinicien-nes, scientifiques, médecins-dentistes ou encore spécialistes en sciences pharmaceutiques, en action humanitaire ou en d’autres domaines touchant de près ou de loin le monde de la santé travaillent ensemble pour faire émerger un savoir nouveau et des solutions aux défis médicaux qui ne manqueront pas de survenir encore.

Ma première année en tant que doyen n’a donc pas été de tout repos! Mais cette situation exceptionnelle m’a permis de me familiariser très rapidement avec le fonctionnement de la Faculté et de tisser des liens privilégiés avec celles et ceux qui, au quotidien, en assurent la bonne marche. Cette année fut ainsi riche en enseignements qui viendront nourrir notre réflexion collective afin de mieux encore construire l’avenir.