Newsletter

Éditorial

COVID-19, année 2: la Faculté se réinvente

L’été 2021 marque ma deuxième année à la tête de la Faculté de médecine; à l’heure où paraissait, l’année dernière, la Newsletter de la Faculté, nous devions appréhender la nouvelle réalité que nous imposait l’émergence du COVID-19. Nul n’imaginait qu’un an plus tard, le retour à la normalité nous échapperait encore. Comment, dans ce contexte si déstabilisant, continuer nos projets à long terme tout en gérant au quotidien la crise sanitaire et ses répercussions? Comment ne pas se laisser happer par l’urgence? Grâce à ses forces vives, la Faculté de médecine a réussi à maintenir le cap, à assurer la formation des futur-es médecins et médecins-dentistes, à poursuivre ses recherches et à imaginer le futur.

Pour ne pas déroger aux traditions, j’aimerais d’abord adresser mes félicitations aux 36 professeurs et professeures nommées, promues ou titularisées entre juin 2020 et mai 2021, ainsi qu’à celles et ceux — au nombre de six — qui ont pris leur retraite. Vous trouverez ici un aperçu de leur parcours. J’aimerais également saluer le souvenir du professeur Alexandre Dayer, qui nous a tragiquement quitté-es l’été dernier. Son absence laisse un vide que le temps ne saurait tout à fait combler.

Cette Newsletter est également l’occasion de présenter les nombreux prix reçus par des membres de la Faculté au cours de l’année écoulée. Ainsi, les prestigieux subsides de recherche soulignent l’esprit innovant dont font preuve nos équipes. Le rayonnement des membres de la Faculté s’incarne aussi au travers de celles et ceux qui conseillent les instances nationales et internationales dans leur domaine d’expertise.

Du côté de l’enseignement, la priorité a été le maintien tout au long de l’année académique de la meilleure stabilité pédagogique possible malgré les fluctuations de la situation sanitaire, les espoirs parfois déçus et les contraintes qui en découlaient. L’implication des enseignant-es et des équipes techniques, techno-pédagogiques, et administratives pour faire face à ces changements a été sans faille, notamment au travers d’un groupe de suivi et de soutien pour accompagner les étudiant-es en difficulté. Nous avons également pu compter sur les étudiant-es et sur l’AEMG afin de nous aider à répondre au mieux à la charge psychologique pesant sur leurs camarades, souvent isolé-es, parfois directement touché-es par la maladie. Au cours des derniers mois, ce partenariat de formation a constitué l’un des piliers forts de notre stratégie.

De même, si la recherche sur le SARS-CoV-2 a mobilisé nombre de scientifiques de la Faculté, d’autres axes prioritaires n’ont pas pour autant été négligés. Le Centre de recherche sur l’inflammation de Genève a ainsi vu le jour en décembre 2020 et regroupe à ce jour 27 laboratoires de recherche issus de sept départements de médecine fondamentale ou clinique. Les spécialistes des neurosciences, autre axe de recherche extrêmement important pour la Faculté, ont pour leur part posé les premiers jalons d’un grand centre de neurosciences qui, situé au Campus Biotech, rassemblera en un seul site les neurosciences humaines et expérimentales, et renforcera les collaborations avec l’EPFL. Ce centre d’excellence lémanique nécessite cependant d’importants moyens qui pourraient être mobilisés au travers de partenariats publics-privés. Une fondation genevoise a d’ailleurs déjà manifesté son intérêt en finançant l’acquisition de matériel d’imagerie de haute résolution.

Au sein de la Faculté, un certain nombre de projets visant à mieux appréhender la réalité de la recherche biomédicale ont été mis en place: le système d’évaluation des groupes de recherche EVA a ainsi vu le jour, en remplacement de MIMOSA dont les critères ne correspondaient plus aux nouvelles normes d’évaluation de la recherche. Dans la même idée de renforcement d’un continuum de recherche, nous avons mis en place un système permettant de mieux accueillir les groupes de recherche clinique au Centre médical universitaire. Et finalement, nous avons élaboré de nouveaux critères d’évaluation des carrières académiques formalisés dans un nouveau format de CV, qui, au-delà d’une modification administrative, s’attache à mettre en lumière les différentes facettes académiques des membres de notre Faculté. Cela s’inscrit dans l’esprit de la déclaration de DORA qui vise à détacher l’évaluation de la recherche des facteurs d’impact, ainsi que dans la volonté de l’UNIGE de promotion d’une science ouverte.

Ainsi, malgré la crise sanitaire, la vie facultaire a continué à se développer. Cela donne une bonne idée du dynamisme et de l’esprit novateur de la Faculté, tant pour la recherche que pour l’enseignement, sans oublier l’engagement du personnel administratif et technique; tous et toutes, à tous niveaux, font en sorte que ces projets puissent se concrétiser.