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L’IuMFE renforce les liens entre l’Université et la Cité

L’Institut universitaire de médecine de famille et de l’enfance (IuMFE) a pris la suite de l’Unité des internistes généralistes et pédiatres depuis 2021. Sous la direction de Johanna Sommer, l’IuMFE travaille notamment à resserrer les liens entre la médecine académique, la médecine hospitalière et la médecine de ville. Quelques exemples de projets en cours:

COVID-19: impliquer la médecine de ville

«Le rôle de l’IuMFE a pris tout son sens pendant la pandémie de COVID-19», relate Johanna Sommer. «Les médecins de ville ont été, au début de la crise, à l’écart de la réponse sanitaire; nous avions par exemple de la peine à obtenir les résultats des tests de nos patient-es.» L’IuMFE a alors pris le parti de connecter les différentes parties prenantes au travers de télémeetings, deux fois par mois. Cela a permis aux médecins de ville ainsi qu’aux autres professionnel-les de santé (pharmacien-nes, sage-femmes, etc.) de comprendre la dynamique de l’épidémie, les mesures sanitaires et administratives mises en place et comment assurer les soins et le suivi de leurs patient-es atteinte-s par le COVID-19. Les télémeetings commençaient par de brèves présentations de spécialistes des HUG ou de l’IuMFE et des services de la médecin cantonale, suivies de dialogues ouverts. La dynamique ainsi créée de cohésion et de partage a aussi amené les HUG à demander l’aide ponctuelle des médecins de ville lorsque les bras manquaient. Après plus de 30 sessions regroupant jusqu’à 450 praticien-nes, l’intérêt se poursuit: le concept va maintenant évoluer pour traiter d’autres sujets – notamment l’accueil des réfugié-es d’Ukraine, l’entretien motivationnel ou encore le TDA/H (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité).

Hésitation vaccinale: suivez le guide

L’hésitation vaccinale, mise en lumière avec l’arrivée sur le marché des vaccins à ARN messager contre le COVID-19, ne date pourtant pas d’hier. Comment entamer le dialogue avec les personnes hésitantes, ou même méfiantes, dont l’attitude et les craintes sont parfois déroutantes pour leurs médecins ? Pédiatre infectiologue à l’IuMFE et expert chez Infovac, Alessandro Diana s’intéresse depuis longtemps à ces questions. Il a participé à l’élaboration d’un guide pratique, disponible en français et en anglais. Basé sur le concept d’entretien motivationnel, qui vise à privilégier l’écoute et la mise en confiance plutôt que l’autorité, cette approche demande aux médecins de développer un véritable partenariat thérapeutique avec leurs patient-es. «Garder l’esprit ouvert pour construire une relation d’égal à égal, cela s’apprend», explique Alessandro
Diana. «Le guide que nous proposons est résolument pratique, et présente des situations réelles que tout médecin a rencontré au cours de sa carrière.»

Au-delà de la vaccination, la technique de l’entretien motivationnel est en train de faire ses preuves. Des études canadiennes ont déjà démontré l’efficacité de cette approche ; L’UNIGE et les HUG effectuent également des recherches qui permettront d’approfondir ces résultats. Sur mandat de la FMH, l’IuMFE développe en outre une formation en ligne sur le sujet à l’attention des médecins et du personnel soignant de premier recours.

Guides et vidéos sur l’entretien motivationnel sur l’hésitation vaccinale
unige.ch/medecine/iumfe/vaccinohesitation

Nouveau cursus longitudinal en santé planétaire

Si l’impact de la crise environnementale sur la santé reste sous-estimé, l’impact des systèmes de santé sur l’environnement est quant à lui complétement ignoré. «Et pourtant, plus de 4% de l’empreinte carbone mondiale sont liés aux soins de santé — le double de la pollution générée par les voyages en avion — dont une bonne partie pourrait être évitée!», souligne Johanna Sommer. «À l’instar des autres domaines, la médecine doit faire sa révolution verte.» Sous l’impulsion d’étudiant-es de l’AEMG, avec un groupe d’enseignant-es sous la responsabilité de Johanna Sommer, un cursus longitudinal en santé planétaire a ainsi vu le jour afin d’organiser et de renforcer l’enseignement de cette thématique dès la 1e année de médecine humaine.

Les médecins ont un rôle de modèle et de plaidoyer à jouer, en limitant le recours aux examens énergivore par exemple, de même qu’en engageant leurs patient-es et la société. Et cela s’enseigne. «Cela peut passer par de petites choses, comme limiter sa consommation de viande ou favoriser la mobilité douce, des mesures dont la santé individuelle comme celle de la planète bénéficient au quotidien.»