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Diabète: des découvertes prometteuses

En quatre ans, la recherche sur le diabète menée à Genève a montré de beaux résultats. Si les thématiques abordées sont diverses, quelques tendances se dégagent néanmoins. De plus, de nombreuses recherches ouvrent des pistes allant bien au-delà du diabète, comme par exemple la plasticité cellulaire, ou encore l’amélioration des greffons. Bref aperçu – non exhaustif – des dernières recherches publiées.

Mise au point de «super-greffons»

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Pour sauver les patients souffrant d’une forme sévère de diabète de type 1, la greffe de cellules pancréatiques s’avère parfois l’ultime recours. Le processus est cependant complexe et une partie importante des cellules transplantées meurent sans pouvoir s’implanter. En ajoutant à ces amas cellulaires des cellules épithéliales amniotiques, les équipes de Thierry Berney et Ekaterine Berishvili sont parvenus à créer des «super-îlots» cellulaires beaucoup plus robustes. A découvrir dans Nature Communications.

Des biomarqueurs sanguins pour la détection précoce

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Identifier les personnes pré-diabétiques pour pouvoir mettre en place des mesures précoces est essentiel. Ces patients présentent une diminution de la masse fonctionnelle des cellules bêta, une modification métabolique impossible à identifier simplement. Dans leur étude publiée dans la revue Diabetes, Pierre Maechler et son équipe ont découvert un sucre particulier, le 1,5-anhydroglucitol, dont les niveaux sont en corrélation linéaire avec le déclin de la masse fonctionnelle des cellules bêta chez les individus pré-diabétiques.

Au-delà de l’insuline

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De nombreuses personnes diabétiques doivent leur survie aux injections d’insuline quotidiennes. Ce traitement n’est cependant pas sans risque. Afin de proposer des alternatives thérapeutiques plus efficaces, Roberto Coppari et son équipe ont identifié une protéine nommée S100A9 qui, dans certaines conditions, semble agir comme régulateur de la glycémie et des lipides, tout en évitant les effets secondaires les plus délétères de l’insuline. A lire dans Nature Communications.

Les cellules peuvent changer de métier

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Les manuels de biologie nous apprennent que les cellules, une fois différenciées, restent figées dans l’identité qu’elles ont acquise. En incitant des cellules pancréatiques humaines non productrices d’insuline à modifier leur fonction pour fabriquer cette hormone de manière durable, Pedro Herrera et son équipe démontrent pour la première fois que la capacité d’adaptation de nos cellules est bien plus grande qu’on ne le pensait. De plus, cette plasticité ne serait pas une exclusivité des cellules du pancréas humain. Une véritable révolution pour la biologie cellulaire, à découvrir dans la revue Nature.

Un pas vers la médecine prédictive

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Plus que les gènes eux-mêmes, comment, où et quand ils s’expriment déterminent nos traits biologiques. Le projet SysGenetiX, mené par Emmanouil Dermitzakis en collaboration avec l’Université de Lausanne, vise à étudier les éléments de régulation pour comprendre les mécanismes qui rendent des personnes plus prédisposées que d’autres à la manifestation de certaines maladies comme le diabète. Les scientifiques ont ainsi pu modéliser comment leurs interactions sur l’ensemble du génome influencent la régulation des gènes et le risque de maladie. Une approche pionnière, à lire dans Science, qui façonnera la médecine de précision de demain.