Histoire de la médecine

Genre et santé

 

La prise en compte du genre est désormais un élément incontournable dans les dispositifs théoriques et cliniques du champ de la santé. Toutefois, lorsque on regarde à l’histoire du concept de genre et ses différents usages contemporains, on peut apercevoir une certaine complexité à appréhender la distinction sexe/genre : comment penser et soigner les corps en tenant compte de la différence des sexes sans les réduire à des identités biologiques ?

Quelles relations se tissent au fil de l’histoire entre médecine, corps et société ?

Pourquoi l’approche intersectionnelle (le croisement entre les catégories de sexe, « race », classe sociale, âge, sexualités,... entre autres) est-elle importante pour comprendre les inégalités dans le domaine de la santé ?

 

Enseignements

  • Genre, santé, inégalités: perspectives historiques

(Cours à option. Responsable  : Francesca Arena)

Alors que le genre intègre une dimension sociale des inégalités de sexe et de la sexualité, on assiste à une nouvelle biologisation des corps.  Comment penser les corps de manière interdisciplinaire avec des méthodologies propres à chaque discipline ?

Cette offre est adressée aux étudiant-e-s intéressé-e-s par la question de la santé de genre et des inégalités. A partir d’une perspective historique -mais avec une dimension interdisciplinaire - ce cours propose des pistes de réflexion théoriques et des outils méthodologiques.

On prêtera une attention particulière à :

La production de données cliniques (sex ratio, histoire de l’épidémiologie) ;

L’élaboration théorique, à un moment donné du processus historique, de modèles (les savoirs médicaux) portant sur le genre, le sexe, les sexualités et l'intersectionnalité ;

L’écart, dans des contextes donnés, entre théories scientifiques et pratiques médicales ;

L’importance pour l’analyse du croisement intersectionnel : sexe, âge, classe sociale...

La circulation entre les savoirs (experts, savants, profanes...).

 

  • Pour une histoire des organes génitaux féminins

(Cours Histoire 1, Unité reproduction. Responsable : Francesca Arena. Enseignantes : Francesca Arena, Jasmine Abdulcadir, Celine Brockmann). 

Les objectives de ce cours sont sensibiliser aux étudiants de médecine, à partir d'une perspective pluridisciplinaire, à l’histoire de la sexualité, de la reproduction ainsi qu'aux enjeux des stéréotypes de genre sur les savoirs scientifiques et les pratiques médicales, dans le temps et l’espace. 

 

Séminaire de recherche

Genre et Santé masculine : regards croisés des sciences humaines et sociales et de la médecine

Programme : https://www.unige.ch/rectorat/maison-histoire/actualites/seminaire-sante-masculine/

 

Programme de recherche

(Francesca Arena)

Pour une histoire transnationale et intersectionnelle de la santé : Algérie  - France - Suisse  (XVIIIe-XXe siècles)

Dans ce programme de recherche il s’agit de proposer une histoire genrée et intersectionnelle de la santé dans des espaces transnationaux. Dans le sillage des nouvelles approches historiographiques on souhaite contribuer à la consolidation d’un nouveau champ d’étude au croisement de l’histoire de la santé, de la colonisation et de l’histoire du genre avec une perspective intersectionnelle. Il s’agit de revenir sur la généalogie et l’histoire des catégories épidémiologiques contemporaine pour y déceler les empreintes des théories scientifiques du passé. Et de mener donc une réflexion plus large sur les systèmes de santé en analysant les conséquences sur la longue durée des dispositifs sanitaires mis en place durant la colonisation. À partir de sources archivistiques riches et de sources imprimées, il s’agit de revenir sur l’histoire des savoirs médicaux (la construction des catégories nosologiques paradigmatiques, des maladies et des modèles de santé) et des pratiques médicales en contexte colonial et post colonial, à la fois dans le territoire colonisé, et dans la métropole et dans les dispositifs internationaux qui siègent en Suisse. Par une analyse intersectionnelle contextualisée, il s’agit d’interroger l’usage politique de la biologie pour donner une légitimité scientifique aux inégalités de classe, sexe, « race », sexualités et de comprendre le fonctionnement d’un système de santé déployé sur  des espaces transnationaux à travers la circulation des savoirs et des pratiques.

Codirection de thèse avec Delphine Gardey et Vinzia Fiorino

Gaia Manetti « L’Empire du genre entre les deux rives de la Méditerranée.

 

Participation Think tank centre Maurice Chalumeau : https://www.unige.ch/cmcss/presentation/50-ans-dhistoire/think-tank/francesca-arena/