Archives Covid-19

EMS

Texte rédigé par le Dr Cédric Gillabert (UNIGE)

Toute question concernant la prise en charge d’un patient COVID-19 positif en EMS peut être adressée à la Task force EMS pluri-professionnelle : EMS.covid19(at)fegems.ch

1. Prise en charge de patients suspects d'infection Covid-19 ou confirmés en EMS

Mise à jour : 17 décembre 2020

Algorithme de dépistage en EMS du 15.12.2020 du service du médecin cantonal Genève (document)

En préambule, il est important de respecter le fonctionnement des soins pratiqués en EMS, chaque institution ayant ses particularités quant au type de soins proposés (oxygénothérapie, traitement IV, monitoring clinique, etc.). Il en est de même pour le fonctionnement du médecin répondant de l’EMS qui peut proposer de prendre en charge de manière différente les résidents d’un EMS à l’autre suivant les règles institutionnelles.
Les recommandations suivantes représentent une synthèse de directives ou de recommandations de Swissnoso, de l’OSFP, du service du médecin cantonal, de la Task force EMS Covid19. Les autres sources sont citées dans le texte.

En présence de symptômes évocateurs d'IVRS (sans nécessité de fièvre) ou de pneumonie ou diarrhées inhabituelles 

1) Isolement gouttelettes et contact du patient dans sa chambre, identique aux HUG : surblouse- gants-masque chirurgical ou FFP2-protection oculaire et s'il y a beaucoup d'expectoration : charlotte et surchaussures devant la porte de la chambre, le temps de l'attente du résultat du frottis négatif ou -en cas de positivité- le temps de la disparition des symptômes + 2 jours mais au minimum 10 jours au total.

2) Frottis COVID19 :  Il est de la responsabilité du médecin traitant ou du médecin répondant de proposer de faire le frottis. Genève-médecin (022 754 54 54) ou un laboratoire mandaté par le médecin cantonal (MGD, Unilabs, etc.) peut faire le frottis. Les laboratoires d’analyses fournissent sur demande un set de prélèvement (écouvillon, tube, protection de tube, feuille de demande), Le résultat positif du frottis doit être annoncé par le prescripteur dans les 24 heures au médecin cantonal (lien).

3) Définir les soins appropriés à la situation du patient en intégrant le cas échéant ses directives anticipées, le plan de soins anticipés, les co-morbidités et l'espérance de vie (cf. FGPG (lien). Ceci détermine l’utilité d’une hospitalisation, des traitements de support ou curatifs, du monitoring clinique.

4) En cas de suspicion de pneumonie, pratiquer un bilan biologique minimal permettant d'adapter la thérapeutique et de donner des éléments objectifs de pronostic (FSC, CRP, creat, Na, K) et une radiographie du thorax en chambre si le résultat influence la prise en charge (écarter un diagnostic alternatif, p.ex.) via Mobirad (tél. 078 685 11 11 pour un premier contact puis: Mobirad (lien)).

5) Considérer le transfert aux urgences de Cluse-Roseraie pour une personne en détresse respiratoire* si éligible à une intubation et une ventilation mécanique. Ce cas de figure devrait concerner une minorité de personnes institutionnalisées au vu de leurs comorbidités et au vu de la rarissime réversibilité d'un SRAS dans ces conditions (cf. SSMI (lien) et ASSM).(document)

6) Considérer le transfert à l’hôpital des 3 Chênes pour une personne ne nécessitant pas des soins intensifs et présentant un des critères suivants :

  1. Besoin oxygène de 4l (Fi02 35%) ou plus pour maintenir une saturation adéquate
  2. Tachypnée soutenue (FR >20/min)
  3. Décompensation des comorbidités
  4. Altération majeure de l’état général
  5. Évolution clinique défavorable

7) Proposer le cas échéant et en fonction du personnel soignant disponible un traitement optimal proche de celui pratiqué en service de gériatrie

  • 02 pour Sa02 >94%
  • dexamethasone PO 2 mg 2-3x/j en cas d'oxygénodépendance durant 5-7 jours
  • hydratation IV si EF/ difficulté d'hydratation PO avec Glucosalin 2:1 (2/3 Glucose 5% + 1/3 NaCl 0.9%)
  • physiothérapie respiratoire quotidienne: un masque sans valve  FFP2 est requis

8) Proposer le cas échéant des soins palliatifs symptomatiques (document du 22 mars 2020) avec un accompagnement au décès en EMS.

*Fi02 > 50% et SaO2<90% avec signes d’insuffisance respiratoire sévère (FR >30/min, tirage)

2. Autres considérations en lien avec l'épidémie Covid-19 en EMS

Mise à jour: 24.2.2022

  • Les institutions médico-sociales – parmi lesquelles les établissements médico-sociaux (EMS), les établissements pour personnes handicapées (EPH) ou les foyers – peuvent, après consultation avec la DGS, prévoir dans leur plan de protection une exemption à l’obligation de porter le masque dans les espaces accessibles au public pour leurs résident.e.s:
    - vacciné.e.s complètement, durant 6 mois à compter du jour de la dernière vaccination,
    - guéri.e.s du Covid-19, durant 6 mois à compter du 11e jour après la confirmation du test.

D'autres allègements sont autorisés dans les institutions dont la couverture vaccinale atteint 80% et après que le plan de protection soumis au SMC a été validé (document).

  • La communication de la positivité au covid19 est faite aux familles concernées/représentant  thérapeutique (avec l’accord du résidant le cas échéant). Les EMS ne donnent pas de statistique interne ni de donnée nominative aux familles eu égard au secret de fonction et au secret médical.
  • En fonction du nombre d’isolements ou d’une situation de quarantaine d’un EMS, des soins réduits (ne touchant pas les soins de plaies ni la dispensation de médicaments) peuvent être transitoirement dispensés aux résidants afin d’apporter les soins nécessaires aux patients de COVID19 symptomatique (notion d’équité).
  • Le contact avec le corps du défunt COVID-19 positif ne requiert qu’un isolement de contact et non un isolement de type gouttelettes. Il en est de même pour les pompes funèbres qui n’ont aucune obligation de mettre le corps dans une housse en plastique et encore moins dans un cercueil au lit du défunt.
  • Tous les collaborateurs des EMS portent un masque lorsqu'ils sont en contact avec un résident à moins de 1,5 mètre et/ou durant plus de 15 minutes avec lui. Tous les collaborateurs traditionnels porte le masque en permanence quelque soit leur activité à l'exception des cuisiniers. Une exposition sans masque d'un membre du personnel soignant à une personne COVID19 positive intra ou extra EMS impose une mise en quarantaine de celle-ci sur ordre du médecin cantonal. Un collaborateur COVID19 positif reste en isolement à domicile durant la durée des symptômes plus 2 jours sans symptômes mais 10 jours au minimum. L'employeur doit déclarer à l'assurance une maladie professionnelle et c'est la perte de gain maladie qui entre en ligne de compte.

En cas de pénurie de personnel, une quarantaine sociale peut être décidée par le médecin cantonal (le collaborateur capable de travailler avec des symptômes mineurs travail avec toutes les précautions requises mais il se comporte en quarantaine chez lui et en société).

  • Le personnel d’EMS présentant un risque de complications à l’infection COVID-19 (selon les critères de l’OFSP et des sociétés médicales (cf. SSH lien SSP lien) doit faire la demande à l’employeur d’un changement de poste permettant d’éviter le contact interpersonnel à moins de 1,5 mètres uniquement s'il existe des cas COVID-19 dans l'EMS. Il est demandé au personnel une attestation fournie par le médecin traitant (art 10 b et c ordonnance fédérale COVID19 OFcovid19).

Mesures de protection pour les EMS (22.02.2022)

mesures protection EMS.JPG

mesures de protection 2.JPG

 

Assouplissements dans les EMS
Le nouveau document intitulé COVID-19 : effets de la vaccination sur la vie quotidienne dans les institutions médico-sociales (05.03.2021) a été publié (lien).
Il offre un aperçu des assouplissements qui, selon les connaissances scientifiques actuelles, sont possibles une fois les vaccinations contre le COVID-19 effectuées dans les EMS. Les assouplissements nécessitent une procédure d’évaluation et sont mis en place progressivement.

3. EMS et ventilation non invasive (CPAP) pour patient Covid ou suspect de Covid

Mise à jour: 09 avril 2020

Rédigé par Dr Grégoire Gex, Hôpital du Valais (Version du 23.03.2020)
Validé par le SIG et le Comité de la Société Suisse de Pneumologie
Révisé par le Pr Jean-Paul Janssens, HUG, pour les patients en EMS (09.04.2020)

Patients en EMS, ou en foyer

Deux types d’appareillages en pression positive peuvent augmenter le risque de transmission virale aux soignants lors de COVID-19. L’attitude en cas de suspicion d’infection COVID dépend de la nature du traitement.

1. Traitement par CPAP ou par ventilation servo-assistée (pour syndrome d’apnées du sommeil obstructif, central ou mixte)
En cas de suspicion de COVID, et avec l’aval du pneumologue en charge du cas, mettre en suspens le traitement par CPAP.
Si le diagnostic de COVID-19 est retenu (forte présomption clinique et/ou FNP+), le traitement n’est pas repris avant 21 jours à dater du début des symptômes. Un FNP à J21 est possible si l’amélioration clinique est modeste. Le patient est mis en chambre seule.

Les précautions à prendre par les soignants sont détaillées dans le paragraphe 4.1.a ci-dessus.

2. Traitement par ventilation non-invasive (VNI)
En cas de suspicion de COVID et de décision de non-transfert en milieu hospitalier, l’interruption de la VNI ne peut se faire que sur décision du médecin ou pneumologue traitant (directives anticipées).
Déterminer pour tout patient sous VNI, le prestataire et le pneumologue responsables du patient.
L’EMS doit prévoir des masques FFP2, des sur-blouses et lunettes en nombre suffisant pour le/les patients concernés.
Le prestataire est contacté rapidement (< 6 heures) pour mettre en place le jour même un montage COVID sur le ventilateur : masque facial sans valve de fuite, filtre antibactérien ou HME, valve expiratoire, retrait de l’humidificateur. Ce montage diminue le risque d’aérosolisation de particules virales et protège donc les soignants.
Lorsque le patient utilise la VNI, le port d’un masque FFP2, d’une sur-blouse et de lunettes par les soignants est indispensable.
Lorsque le patient n’utilise pas sa VNI, les recommandations sont celles détaillées dans le paragraphe ci-dessus intitulé "Prise en charge de patients suspects d'infection Covid-19 ou confirmés en EMS" pour un patient avec COVID-19 suspecté/avéré
La séquence lors de mise en route et arrêt de la VNI est la suivante :
Mise en route : 1. Mettre en place le masque ; 2. Mettre en route le ventilateur
Arrêt : 1. Arrêter le ventilateur ; 2. Enlever le masque.

Le montage usuel peut être repris après 21 jours. Un FNP à J21 est possible si l’amélioration clinique est modeste. 

Voir aussi  le sous-chapitre"CPAP/VNI à domicile pour patients COVID ou suspects COVID" dans la rubrique "Gestion des autres traitements et vaccinations non Covid" (lien)

Recommandations du service de pneumologie des HUG du 7 avril 2020 (document)
Algorithme VNI HUG du 6 avril 2020 (document)