La recherche scientifique, et en particulier la recherche biomédicale, repose sur la diffusion rapide et équitable des connaissances. «Pourtant, l’accès aux publications reste largement contrôlé par quelques grands groupes éditoriaux, dont le modèle économique est basé sur des abonnements coûteux pour les lecteurs et lectrices, et des frais de publication tout aussi élevés pour les scientifiques», indique Tamara Morcillo, responsable du site CMU de la bibliothèque. «Dans ce contexte, le rôle des bibliothèques académiques est multiple. Des alternatives commencent à émerger, dans l’idée de reprendre le contrôle sur la diffusion du savoir. C’est tout le concept derrière la science ouverte – ou open science – dont l’Archive ouverte de l’UNIGE est l’une des illustrations.»

Archiver et diffuser la mémoire scientifique de l’UNIGE

L’accès aux découvertes biomédicales, au-delà du monde de la recherche, constitue un enjeu majeur à l’impact très direct sur la santé des populations. Les médecins généralistes, par exemple, dont la plupart n’ont plus de rattachement académique, peinent à accéder aux dernières avancées scientifiques. L’open science propose ainsi un modèle plus équitable, où les connaissances sont partagées librement. Elle permet aussi de renforcer la confiance du public dans la science, en rendant les données, les méthodes et les résultats disponibles à toutes et tous.

L’Archive ouverte de l’UNIGE permet donc de collecter et de diffuser les publications des chercheurs et chercheuses de l’institution en garantissant leur accessibilité à long terme et leur visibilité à l’échelle internationale. «Il ne s’agit pas seulement de publier, mais de partager, de transmettre, et de construire un patrimoine scientifique commun», souligne Floriane Muller bibliothécaire spécialiste, référente pour la publication et la recherche.

Un éventail complet de ressources

Au CMU, la bibliothèque est également un centre névralgique pour les étudiantes et étudiants. Elle intervient dans les différents cursus en médecine et sciences biomédicales et pharmaceutiques en mettant à disposition un large éventail de ressources documentaires et de bases de données spécialisées en médecine et en sciences pharmaceutiques, telles que PubMed, Cochrane et Embase, et propose chaque semestre des ateliers gratuits (sur inscription) afin de renforcer les compétences des étudiant-es en méthodologie et outils de recherche documentaire, en rédaction et en nombreux autres domaines connexes. «Des compétences qui leur seront utiles tout au long de leur carrière de médecins, chercheurs, chercheuses et professionnel-les de santé», s’enthousiasme Florence Rosset, adjointe à la responsable du site.

Un autre service essentiel est l’accompagnement à la recherche documentaire et la réalisation des revues systématiques, incluant un appui méthodologique et l’usage d’outils spécialisés. La Bibliothèque offre également un soutien individualisé à la publication en libre accès et à la gestion des données de recherche, ainsi qu’à la préservation et à la valorisation des productions scientifiques (publication et données) via l’Archive ouverte et Yareta. 

«Et n’oublions par le grand public», ajoute Tamara Morcillo. «Nous avons développé une collection d’ouvrages dédiée aux patientes et aux patients proposant une information médicale fiable et de qualité, accessibles gratuitement. Le dernier focus concerne la santé mentale, un sujet particulièrement important pour les jeunes, qui constituent une grande partie de notre public.»  La bibliothèque organise aussi des événements professionnels et publics, comme le «Printemps de la poésie», un projet en collaboration avec les HUG, jusqu’au 21 juin.

Interview de Floriane Muller à découvrir dans notre nouvelle rubrique «2 minutes avec...»