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Fédérer la recherche sur le muscle squelettique et le mouvement
Le Centre de recherche sur le muscle squelettique et le mouvement (CR2M), né au printemps dernier, vient de la volonté commune de la Faculté de médecine de l’UNIGE et des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) de renforcer les synergies pour comprendre et promouvoir la mobilité humaine. Biologistes, médecins et spécialistes du mouvement travailleront ensemble autour de projets alliant recherche fondamentale et clinique pour proposer de nouvelles stratégies thérapeutiques aux personnes souffrant d’un trouble musculaire ou du mouvement. Un symposium inaugural, le 17 octobre, marque le lancement officiel de cette nouvelle dynamique scientifique.
Numéro 54 - octobre 2025
© iStock
À chaque instant de l’existence, l’un de nos muscles se met en mouvement. L’activité physique et le fonctionnement des muscles squelettiques déterminent ainsi notre qualité de vie, notre autonomie et notre espérance de vie. «Les muscles squelettiques et le mouvement sont au cœur de la santé et de l’autonomie», souligne Perrine Castets, professeure associée au Département de physiologie cellulaire et métabolisme et cheffe du laboratoire «Muscle et jonction neuromusculaire», qui assure la coordination académique du CR2M avec Stéphane Armand, professeur assistant au Département de chirurgie de la Faculté de médecine et des HUG et responsable du Laboratoire de kinésiologie. «Leurs rôles sont souvent sous-estimés, alors que les maladies neuromusculaires, le vieillissement ou encore les pathologies liées à la sédentarité pèsent de plus en plus intensément sur la santé des populations.»
De la molécule au mouvement
Quels sont les mécanismes qui sous-tendent les troubles neuromusculaires? Quels sont les facteurs de vieillissement qui affectent le système musculaire? Comment l'exercice peut-il retarder la fonte et la faiblesse musculaires? Comment optimiser la capacité motrice individuelle tout au long de la vie? Comment les stratégies thérapeutiques peuvent-elles annuler ou au moins minimiser la détérioration des muscles squelettiques? Pour répondre à ces questions, et à beaucoup d’autres, la Faculté de médecine et les HUG se dotent d’une plateforme unique. Le CR2M vise à favoriser la transversalité et à créer un langage commun entre biologistes, kinésiologues et médecins. Cette dynamique permettra de renforcer la recherche et la formation dans le domaine neuromusculaire, et accélérera l'innovation thérapeutique.
En fédérant les forces existantes et en plaçant la recherche translationnelle au cœur de son action, le CR2M se donne pour ambition de positionner Genève comme un pôle d’excellence en recherche neuromusculaire et de créer une communauté soudée autour de stratégies communes pour mieux comprendre, mieux diagnostiquer et mieux traiter les troubles musculaires et de la mobilité.
Une vision translationnelle pour des missions ambitieuses
Des réseaux moléculaires complexes à l'intérieur des cellules musculaires jusqu'au décryptage des mouvements qui façonnent notre vie quotidienne, la recherche translationnelle constitue le socle du CR2M. «Les découvertes réalisées au laboratoire doivent pouvoir être traduites le plus rapidement possible en applications cliniques utiles aux patients et aux patientes, tandis que les observations cliniques nourrissent de nouvelles hypothèses scientifiques», souligne Stéphane Armand. «Ce dialogue constant entre la recherche fondamentale et la pratique clinique permet d’accélérer l’innovation, de favoriser le diagnostic précoce, de développer des thérapies personnalisées et d’améliorer les programmes de réhabilitation.»
En plaçant la recherche translationnelle au centre de son action, le CR2M entend avoir un impact concret et durable sur la qualité de vie et l’autonomie des patient-es. «Notre centre se fixe plusieurs missions majeures: développer l’innovation diagnostique et thérapeutique avec des approches personnalisées afin de prolonger l’autonomie et le bien-être, sensibiliser aux maladies musculaires et à leur impact sur la qualité de vie, ou encore renforcer la formation des étudiant-es en médecine et en sciences de la santé qui auront ensuite à prendre en charge ces maladies», détaille Perrine Castets. «De plus, nous allons mettre sur pied des événements pour la communauté scientifique pour encourager les échanges interdisciplinaires.»
Un symposium inaugural, le 17 octobre, sera la première grande rencontre destinée à rassembler l’ensemble des spécialistes du mouvement de la Faculté de médecine et des HUG. Conçu comme un espace de dialogue, cet événement illustrera la richesse de la thématique et posera les bases d’une communauté soudée et active. Le programme, volontairement pluridisciplinaire, associera conférences de recherche, perspectives cliniques et discussions autour des enjeux translationnels.
Perrine CASTETS
Professeure associée
Département de physiologie cellulaire et métabolisme & cheffe du laboratoire «Muscle et jonction neuromusculaire»
Coordinatrice académique du Centre de recherche sur le muscle squelettique et le mouvement
Stéphane ARMAND
Professeur assistant
Département de chirurgie, Faculté de médecine et HUG & responsable du Laboratoire de kinésiologie
Coordinateur académique du Centre de recherche sur le muscle squelettique et le mouvement
Maude GERBAIX
Coordinatrice scientifique & communication