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MiR-22 ralentit le cancer du foie

Le carcinome hépatocellulaire est un cancer du foie mortel et très fréquent. Le manque d'efficacité des traitements conventionnels incite à rechercher de nouveaux traitements. Dans ce contexte, de minuscules acides nucléiques non codants appelés microARN représentent une piste potentielle particulièrement innovante  qui pourrait aboutir à de nouvelles possibilités thérapeutiques.

 

MiR-22 ne freine pas seulement la maladie du foie gras…

Les scientifiques du laboratoire du Prof. Michelangelo Foti ont récemment découvert que l'un de ces microARN, miR-22, protège contre le développement de la maladie du foie gras, une maladie métabolique qui évolue souvent vers le cancer. En cas d'apport calorique élevé, l'absence de miR-22 entraîne une accumulation exacerbée de graisse dans le foie.

Ces résultats intéressants, combinés aux fréquentes altérations de l'expression du miR-22 observées en cas de carcinome hépatocellulaire, ont incité les scientifiques à étudier le rôle de ce microARN dans le développement du cancer du foie.

 

… mais aussi le cancer du foie

En combinant des analyses in silico, des expériences sur des cellules et des modèles murins, les scientifiques ont démontré que miR-22 joue un rôle de suppresseur de tumeurs dans le foie. Ces résultats, publiés dans la revue Cells, montrent  qu'un manque de miR-22 augmente le nombre de tumeurs (voir images ci-dessous) et accélère le moment de leur apparition. L'équipe de recherche a également révélé certains des mécanismes moléculaires de l'action du miR-22 : l'absence de miR-22 conduit en effet à des altérations du métabolisme hépatique des sucres et des graisses ainsi qu'à la dérégulation d'importants facteurs de promotion des tumeurs tels que la thrombospondine-1.

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Une déficience en MiR-22 favorise le développement tumoral (en turquoise) dans le foie de souris (image de droite) par rapport à des souris wild type exprimant le miR-22 (image de gauche).© adapté de la Figure 2 dans Gjorgjieva et al. 2022

 

Cette étude confirme que miR-22 a le potentiel de freiner le développement et l'agressivité du carcinome hépatocellulaire. Elle ouvre de nouvelles voies thérapeutiques, même si la distribution spécifique de miR-22 aux cellules cancéreuses du foie reste un défi technique majeur qui n'a pas encore été relevé.

 

 

18 oct. 2022

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