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Découvrir des oncogènes à l'aide de mouches

Le cancer est la deuxième cause de décès dans le monde. Il survient suite à l'activation d'oncogènes spécifiques ainsi qu'à la perte de fonction des gènes suppresseurs de tumeurs qui agissent comme des sentinelles pour contrôler la prolifération et la différenciation des cellules. Malgré d'énormes progrès scientifiques, la recherche de nouveaux oncogènes pouvant servir de cibles thérapeutiques reste essentielle.

Un modèle simple et puissant

Les mouches du vinaigre sont de petites mouches faciles à manipuler génétiquement. Comme une grande partie de leurs gènes sont similaires à ceux de l'être humain, elles constituent un excellent organisme modèle pour l'étude de la biologie du cancer. Profitant de ce puissant modèle biologique, l'équipe du professeur Vladimir Katanaev a mis en place une plateforme de recherche sur les mouches à l'Université de Genève. Inaugurée l'année dernière, cette installation abrite des milliers de mouches et permet aux chercheurs de mener des expériences dans une atmosphère contrôlée.

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La chambre climatique qui permet aux chercheurs de mener des expériences avec les mouches du vinaigre dans une atmosphère contrôlée.

 

Une méthode de détection innovante

Avec le projet HumanaFly décrit dans leur récent article dans Scientific Reports, les chercheurs du laboratoire du professeur Vladimir Katanaev ont relevé le défi de découvrir de nouveaux oncogènes humains en utilisant des mouches. Ils ont examiné le rôle de centaines de transgènes provenant de patientes atteintes d'un cancer du sein en les exprimant dans les yeux des insectes. Contrairement aux essais in vitro classiques, cette méthode innovante permet d'observer très facilement, avec une simple loupe binoculaire, des changements dans l'apparence des yeux causés par les différents transgènes.

 

Un premier oncogène découvert

Récemment, des chercheurs de l'équipe du professeur Vladimir Katanaev ont mis en évidence un premier oncogène potentiel en observant les yeux des mouches du vinaigre. Ce gène, appelé RPS12, semble être impliqué dans un mécanisme particulièrement important dans le développement du cancer du sein, la voie de signalisation Wnt. Des recherches plus approfondies sur ces mouches pourraient conduire à d'autres découvertes sur la biologie du cancer.

 

 

11 janv. 2021

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