Actualités

Un long chemin vers une découverte scientifique

Les nano-revêtements, de minuscules couches dont l'épaisseur ne dépasse pas quelques nanomètres, sont utilisés dans de nombreux domaines tels que le textile et la médecine, mais les technologies de production actuelles ne sont pas respectueuses de l'environnement. Des chercheurs du Département de physiologie cellulaire et  métabolisme ont révélé les secrets de fabrication du revêtement mince et transparent qui recouvre les yeux des mouches des fruits, une découverte publiée dans la revue Nature et ouvrant la voie à des applications prometteuses.

Une longue histoire

Cette histoire commence il y a une dizaine d'années, en 2011, lorsque le professeur Vladimir Katanaev et son équipe observent pour la première fois ce nanorevêtement recouvrant les yeux des mouches des fruits et mettent en évidence qu'il est constitué de minuscules protubérances aux propriétés antireflets et antiadhésives. "On savait déjà que des nano-revêtements couvraient la surface des yeux de certains insectes, mais leur détection sur ces mouches bien étudiées a ouvert un nouveau terrain de jeu", explique Mikhail Kryuchkov, premier auteur de l'étude.

Quatre ans de travail intense plus tard, les chercheurs ont pu proposer un modèle théorique de la formation de ce nano-revêtement. Inspirés par le modèle du mathématicien britannique Alan Turing, ils ont proposé que l'organisation spatiale de deux molécules pourrait suffire à façonner le motif du nano-revêtement de la mouche des fruits.

 

Reproduire le nano-rêvetement

Grâce à des analyses biochimiques et à l'utilisation du génie génétique, l'équipe de recherche a maintenant réussi à identifier les deux composants impliqués dans la genèse du nano-revêtement : il s'agit d'une protéine appelée rétine et de cire. Cependant, les scientifiques ne se sont pas arrêtés en si bon chemin et ont trouvé un moyen de reproduire ce nano-revêtement. Leur méthode, contrairement aux méthodes actuelles, a l'avantage d'être peu coûteuse, bénigne et totalement biodégradable.
 

UNIGE.gif

En jouant sur la localisation et la concentration de la rétine et de la cire, les chercheurs et chercheuses pourraient théoriquement construire n'importe quelle forme de nano-revêtement, même le logo de l'UNIGE de l'Université de Genève s'ils le souhaitent. © unige – Mikhail Kryuchkov

 

 

Ce n'est qu'un début

Cette nouvelle découverte ouvre la voie à un grand nombre d'applications, allant des lentilles de contact aux implants médicaux et aux panneaux solaires. Les propriétés anti-reflets de ce nano-rêvetement, par exemple, ont déjà suscité l'intérêt de fabricants de lentilles de contact.

 

5 oct. 2020

Actualités