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Quelle sera la psychiatrie de demain?

Une étudiante en médecine de l’Université de Genève, tenant à rester sous l’anonymat, rêve d’une carrière en psychiatrie. Telle la nouvelle génération de psychiatre espérée par Synapsy, elle se nourrit de neurosciences et de recherche pour arriver à ses fins.

 

Prévention, diagnostic, traitement et guérison, dès son plus jeune âge, l’étudiante passe son temps à distiller des soins à ses jouets. «Un héritage familial», car chez elle, tout le monde est médecin. Malgré l’influence familiale, son intérêt pour la biologie du corps humain la pousse vers les sciences dures plutôt que la médecine afin d’accéder, dit-elle, «à la recherche fondamentale». Mais elle est vite ramenée sur les traces d’Hippocrate puisque la médecine ne ferme pas les portes de la recherche, bien au contraire.

 

Appréhender la psychiatrie

Le début des études de médecine rime avec la découverte du cerveau. Un premier cours sur les neurotransmetteurs et leurs récepteurs, puis le cours Du neurone au patient du Professeur Jozsef Kiss suivi de son célèbre Neuroclub. «Un apéro-neuroscientifique d’intellectuel très décontracté», décrit-elle. Puis les bases de la psychiatrie sont un peu plus explicitées en troisième année avec l’unité sur la perception, les émotions et le comportement. Enfin, un stage en psychiatrie que la jeune médecin n’a pas apprécié: «j’avais l’impression de souffrir de toutes les maladies psychiatriques». C’est grâce à un autre stage, en médecine interne, qu’elle parvient à dépasser ses peurs en réussissant à se mettre dans la peau du soignant pour la première fois. Ainsi, elle peut envisager sérieusement la psychiatrie et se lancer dans un stage de 6e année en psychiatrie de liaison. Plus qu’un succès, c’est une véritable révélation.

 

Visionnaire, elle explique son attrait pour cette discipline si particulière et en pleine mutation: «La psychiatrie a tellement de perspective, c’est captivant. Il suffit de penser à l’évolution fulgurante de notre société: révolution numérique, intelligence artificielle ou conquête de l’espace. Les limites de notre évolution sont désormais plus mentales que physiques. Savoir que sera la psychiatrie et le rôle du psychiatre de demain et comment les maladies mentales vont évoluer, voilà ce qui m’attire.»

 

La recherche comme moteur

Sa deuxième venue à la conférence Neurobiology of mental health de Synapsy où nous l’avons rencontrée avait pour but de s’imprégner l’état de la recherche, surtout de ses aspects cliniques. «C’est important pour une future psychiatre», dit-elle. De plus, le contexte et les thématiques abordées l’ont questionnée sur ce qu’elle voudrait aborder en recherche, car avant de se lancer dans un MD ou un PhD, elle voudrait trouver son sujet de prédilection. Elle ajoute que «la recherche fondamentale et clinique est un moteur pour les praticiens et les traitements», confirmant son appartenance à une future génération de psychiatres guidés par les neurosciences.

19 août 2020

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