ACTUALITÉS

Signature neurale de l’anxiété situationnelle

CristinaBerchioDSC_0219_web.jpg

 

Les bases neurologiques de l’­anxiété situationnelle, un facteur de risque pour le développement de maladies neuropsychiatriques, révélées par les chercheurs de Synapsy.

L’anxiété situationnelle est un état émotionnel transitoire caractérisé par un sentiment de nervosité, de tension ou d’inquiétude qui varie d’une situation à l’autre, selon leur caractère potentiellement menaçant ou non. L’identification des mécanismes neurobiologiques sous-jacents peut faire progresser la compréhension des troubles neuropsychiatriques induits par le stress, en particulier les troubles anxieux et la dépression. Comme peu de données scientifiques existent sur l’influence de l’anxiété situationnelle sur le comportement motivé par des facteurs externes ou encore sur l’effort physique, les chercheurs de Synapsy ont joint leur expertise pour y remédier.

Cristina Berchio, chercheuse au laboratoire de Jean-Michel Aubry et Christoph Michel à l’Université de Genève, a effectué des recherches sur le sujet en collaboration avec Joao Rodrigues du laboratoire Carmen Sandi à l’EPFL. Elle explique leur stratégie expérimentale : « nous avons réussi à intégrer les aspects comportementaux de l’anxiété avec la dynamique temporelle du cerveau en réalisant des EEG à haute résolution lorsque les sujets effectuaient une tâche spécifique. »

Le cortex cingulaire antérieur comme biomarqueur

Les chercheurs de Synapsy ont utilisé une version modifiée du paradigme dit du délai d’incitation monétaire, lors duquel des individus reçoivent des gains monétaires s’ils serrent convenablement une poignée. Cristina Berchio et ses collaborateurs ont utilisé l’EEG à haute résolution pour identifier les réponses du cerveau à différents niveaux d’incitation, en se focalisant sur l’anticipation des récompenses. « Les personnes très anxieuses ont montré une sensibilité accrue aux incitations monétaires. De plus, leurs réponses cérébrales aux incitations faibles différaient nettement de celles des personnes non anxieuses », explique Cristina. Plus précisément, les personnes anxieuses ont montré une activation accrue du cortex cingulaire antérieur.

L’étude révèle donc l’implication de cette région cérébrale dans l’­anxiété situationnelle, plus particulièrement dans le traitement de l’incitation, lorsque les récompenses dépendent de la performance d’un effort. ●

 

10 mars 2020

ACTUALITÉS