Nouveaux dragages malacologiques de M. le Prof. Yung dans la faune profonde du Léman (1913) a

Les premiers dragages effectuĂ©s en 1912 par M. le prof. Émile Yung ont amenĂ© la dĂ©couverte de plusieurs formes nouvelles trĂšs intĂ©ressantes, que j’ai dĂ©crites en 1913 dans un article du Journal de conchyliologie 1. Outre quatre espĂšces nouvelles — LimnĂŠa Yungi, Pisidium Yungi, P. candidum et P. infimum — ces pĂȘches ont mis Ă  jour un grand nombre de variĂ©tĂ©s, dont on ne s’était pas encore occupĂ© dans la systĂ©matique de la faune profonde. Si la valeur taxonomique de tous ces nouveaux mollusques se vĂ©rifie dans la suite, cette rĂ©colte aura certainement Ă©tĂ© d’une grande importance pour la faune du LĂ©man. Il ne paraĂźtra donc pas inutile de publier immĂ©diatement le rĂ©sultat des dragages subsĂ©quents.

D’autre part, on se rappelle peut-ĂȘtre que les conclusions auxquelles j’étais arrivĂ© pour les limnĂ©es diffĂ©raient de celles auxquelles de son cĂŽtĂ© M. Roszkowski Ă©tait parvenu 2. ConsidĂ©rant, pour des raisons sur lesquelles je ne puis revenir ici, les formes profondes comme Ă©tant issues des mĂȘmes ancĂȘtres que les formes littorales actuelles, je les ai maintenues au rang de bonnes espĂšces. M. Roszkowski faisant dĂ©river directement les formes profondes des formes littorales actuelles, a rĂ©duit les limnĂ©es abyssales au rang de variĂ©tĂ©s, en fondant les L. Foreli et profunda sous le nom de L. ovata var. profunda et en faisant de la L. abyssicola une variĂ©tĂ© de palustris. Cette divergence d’opinions ajoute, me semble-t-il, Ă  l’utilitĂ© de faire connaĂźtre le produit des dragages opĂ©rĂ©s par M. Yung en janvier et mars 1913.

Gen. LimnĂŠa Lam.

1) LimnĂŠa profunda Clessin

M. Yung a dĂ©couvert toute une station de L. profunda entre Lutry et Évian, par 300 m de fond (mars 1913), oĂč n’existent pas les L. Yungi. J’ai pu me rendre compte que l’animal de cette espĂšce ne diffĂ©rait que peu de celui que j’ai dĂ©crit pour la L. Yungi mais il est naturellement plus trapu, Ă  cause de la forme de la coquille. Cependant la tĂȘte, le limbe et le pied sont passablement plus gris, unicolores, moins transparents, offrant beaucoup moins de petits points blanchĂątres, qui se trouvent surtout autour de la bouche, de l’orifice gĂ©nital ♀, de l’orifice pulmonaire et des yeux, ainsi que sur le pourtour de la sole. Le manteau est tout blanc, sauf quelques petites marbrures noires trĂšs clairsemĂ©es. La tĂȘte est trĂšs large, les tentacules de forme semblable Ă  ceux du type de la L. Yungi, mais de couleur blanchĂątre. Yeux trĂšs apparents, formĂ©s d’un petit point noir sur un minuscule mamelon blanc, et trĂšs Ă©loignĂ©s l’un de l’autre. Chaperon bien dĂ©veloppĂ©, dĂ©passant bien le pied Ă  sa partie antĂ©rieure. Bouche semblable Ă  celle du L. Yungi. Pied trĂšs large et trĂšs obtus en avant, insensiblement rĂ©trĂ©ci vers l’arriĂšre ; queue trĂšs arrondie. Enfin, le foie est verdĂątre pĂąle et de forme assez ramassĂ©e.

Un des exemplaires dragués est bien typique, mais de taille un peu petite, sans doute à cause du jeune ùge.

Cette station intĂ©ressante m’a confirmĂ© mon idĂ©e sur la valeur taxonomique de l’espĂšce de Clessin 3. Il me paraĂźt bien que les L. profunda et L. Yungi sont deux espĂšces distinctes, ayant chacune des caractĂšres diffĂ©rentiels assez constants, relativement aux nombreux caractĂšres variables des formes de surface (sous-genre Gulnaria et autres). Cette distinction n’empĂȘche pas ces deux limnĂ©es d’ĂȘtre trĂšs parentes, et de prĂ©senter chacune une variĂ©tĂ© qui se rapproche de l’autre espĂšce. On se rappelle la var. ventriosa, qui est manifestement une L. Yungi, mais qui semble assez rare et vivait dans une colonie de ce mollusque, formĂ©e d’individus tous plus ou moins typiques. Un cas semblable se prĂ©sente entre Lutry et Évian, oĂč, Ă  cĂŽtĂ© du type de la L. profunda, se trouve une variĂ©tĂ© plus allongĂ©e, que je me permettrai d’appeler L. profunda var. Roszkowskii.

Var. Roszkowskii nov. var.

Testa satis magna, pallidissima, translucens, tenuissima et fragillima, lĂŠvis, parum nitens, vix et tenuiter striata, elongatior typo, sed tamen satis ventriosa. Anfractus 4 œ — 5 satis convexi, lenius accrescentes, spiram curtam, elongatiorem autem typo, conicam, satis acutam efficientes. Sutura profundiuscula. Apertura magna, ovalis, bene rotundata, regularis ; columella torta, parum reflexa ; rima pĂŠne occulta ; peristoma acutum, simplex, regulare, non patulum.

Alt. 15 mm. Lat. 8.

Apert. 10 œ alta, 6 œ mm lata.

Coquille assez grande en raison de la profondeur oĂč on la trouve, extrĂȘmement pĂąle, assez transparente, trĂšs fine et fragile, lisse, vaguement brillante, Ă  peine striĂ©e (stries irrĂ©guliĂšres et extrĂȘmement fines), plus allongĂ©e que le type mais cependant assez ventrue. 4 œ — 5 tours de spire assez convexes, comme ceux du type, s’accroissant plus lentement, formant une spire courte, quoique passablement plus allongĂ©e que chez le type, conique, assez pointue, entiĂšre. Suture normale, c’est-Ă -dire pas trĂšs profonde. Ouverture trĂšs grande, ovale, bien arrondie, rĂ©guliĂšre occupant un peu plus des ⅔ de la hauteur totale ; l’angle formĂ© au point d’insertion du bord droit est assez obtus. Columelle peu tordue, Ă  peu prĂšs comme celle du type, assez mince, peu rĂ©flĂ©chie ; fente ombilicale trĂšs peu ouverte ; pĂ©ristome tranchant, simple, rĂ©gulier, non Ă©vasĂ©.

Il est inutile d’insister sur les caractĂšres qui diffĂ©rencient cette forme extrĂȘme de la variĂ©tĂ© ventriosa ; ils apparaissent clairement Ă  la comparaison des descriptions. Mentionnons seulement la convexitĂ© des tours, la profondeur de la suture et les particularitĂ©s de l’ouverture et parties voisines. Car, je le rĂ©pĂšte, la L. ventriosa est sans doute plus ou moins accidentelle (on n’en a encore retrouvĂ© qu’un seul exemplaire depuis les dragages de septembre 1912) et elle vit dans les colonies trĂšs nombreuses de L. Yungi sans trace de L. profunda. Il me paraĂźt donc plus indiquĂ© de relever les caractĂšres diffĂ©rentiels de L. Roszkowskii et L. Yungi.

L. profunda-Roszkowskii

Coquille ramassĂ©e ventrue, Ă  spire courte et conique ; tours assez convexes s’accroissant assez rapidement, le dernier trĂšs grand ; suture pas trĂšs profonde.

Ouverture trùs grande, assez ample, occupant plus des ⅔ de la hauteur totale, ordinairement les ⅘.

L. Yungi

Coquille passablement allongĂ©e, Ă  spire Ă©lancĂ©e, fusiforme ; tours trĂšs convexes s’accroissant trĂšs lentement, le dernier peu grand ; suture trĂšs profonde.

Ouverture peu grande, non ample n’occupant jamais les ⅔ de la hauteur totale ; ordinairement les 7/12.

Comme nous l’avons vu, l’animal a quelques petites diffĂ©rences morphologiques.

2) LimnĂŠa Yungi Piaget

M. Yung a ramené une grande quantité de ces animaux dragués en face de Villette, par 100 m environ de fond. La plupart sont de beaux exemplaires bien typiques.

Voici quelques dimensions :

Alt. Diam. Apert. alt. Apert. diam. Nombre d’ex.
F. normalis 11 6 6 4 12
F. elongata 13 6 7 3 œ 3
F. microstoma 10 5 œ 5 3 œ 2
F. minor 9 œ 5 œ 6 4 4

Puisque, comme me l’a prouvĂ© M. Roszkowski, la L. Yungi a pour espĂšce littorale correspondante la L. ovata, cette parentĂ© Ă©troite avec la L. stagnatis — parentĂ© au moins morphologique — est bien curieuse. Il semble extraordinaire que la L. ovata donne des formes aussi allongĂ©es dans des stations oĂč vit la var. obtusiformis de la L. Foreli (entre Lutry et Cully, par exemple, Ă  30-50 m de fond) ! D’autre part, malgrĂ© les observations de M. Roszkowski (p. 378), j’ai reçu de Forel un certain nombre de jeunes L. stagnalis typiques et de forme trĂšs allongĂ©e, draguĂ©es devant Morges de 15 Ă  30 m de fond. Elles Ă©taient normalement colorĂ©es, quoique l’Ancylus fluviatilis fĂ»t reprĂ©sentĂ© dans la mĂȘme station par sa var. achromata. À cĂŽtĂ© du type stagnalis vivaient Ă©galement en cet endroit des formes voisines de lacustris.

Var. acella Piag.

Quelques individus appartenant encore au type ont une tendance Ă  s’allonger (voir l’explication de M. Roszkowski). Mais Ă  cĂŽtĂ©, j’ai trouvĂ© deux exemplaires reprĂ©sentant bien la var. acella, quoi qu’ils soient de petite taille (sans doute jeunes). Ils ont Ă©tĂ© draguĂ©s devant Villette, avec le type, par 100 m de fond.

Longueur 8 mm. Largeur 3 œ.

Var. intermedia Piag.

J’ai retrouvĂ©, mĂȘlĂ©s au type, quelques exemplaires de cette variĂ©tĂ©, qui est plus rare dans ces fonds plus grands (devant Villette 100 m) que dans les localitĂ©s explorĂ©es en 1912 (entre Lutry et Cully, 30-50 m). Elle y est du reste moins bien caractĂ©risĂ©e et se rapproche autant du type Yungi que du type intermedia. Ces quelques limnĂ©es mesuraient :

Alt. Diam. Apert. alt. Apert. diam.
a. 10 6 – 6 œ 5 œ – 6 4
b. 12 7 6 œ 5
c. 11 7 7 4
d. 11 6 6 œ 4 ⅓

La plus normale est la forme a.

Var. ventriosa Piag.

Au milieu de toutes les formes prĂ©cĂ©dentes, devant Villette (100 m) a Ă©tĂ© draguĂ©e une forme unique que je rapporte avec rĂ©serve Ă  la var. ventriosa, car elle en diffĂšre par une columelle peu tordue et une ouverture moins ample. Cependant la forme gĂ©nĂ©rale trĂšs trapue, les tours de spire trĂšs bombĂ©s, le dernier tour grand et la suture trĂšs profonde offrent des points d’analogie. Au reste, cette mutation comme la var. ventriosa elle-mĂȘme doivent ĂȘtre assez accidentelles.

Cet individu se rapproche peu de la L. profunda et il est trĂšs visible que c’est une dĂ©formation contractĂ©e de la L. Yungi, surtout par le fait de son habitat au milieu d’elle.

3) LimnĂŠa Foreli Clessin var. obtusiformis Piaget

Le 3 janvier 1913, M. Yung a recueilli dans la direction Lutry-Évian, Ă  5 km de Lutry sur un fond de 305 m un seul exemplaire de cette limnĂ©e. Il est important de constater que c’est la seule limnĂ©e ramenĂ©e au cours de ce dragage, ce qui empĂȘche d’affirmer que cette L. Foreli est une forme accidentelle trouvĂ©e dans une station de telle autre espĂšce. Il faut plutĂŽt attribuer cet isolement au caprice de la drague qui a remontĂ© par contre un grand nombre de Pisidium 4.

Ce spĂ©cimen est trĂšs caractĂ©ristique et diffĂšre fort nettement des L. profunda draguĂ©es trois mois plus tard, sans doute non loin de lĂ , par 300 m de fond. J’ai dĂ©jĂ  insistĂ© sur les critĂšres qui justifient la distinction entre cette derniĂšre limnĂ©e et les diverses formes de Foreli. L’individu en question rĂ©pond trĂšs bien Ă  ces caractĂšres : sa petite ouverture, peu ample et rĂ©guliĂšre, sa suture peu profonde, sa forme un peu plus allongĂ©e et ses tours de spire peu convexes font contraste avec les L. profunda, mĂȘme Roszkowskii. Je crois qu’il n’y a pas moyen de les confondre.

Gen. Valvata MĂŒll.

4) Valvata lacustris Clessin 5

Le 2 mars 1913, a Ă©tĂ© draguĂ© entre Lutry et Évian, par 300 m de fond, un exemplaire trĂšs jeune de cette espĂšce. Cet individu est un peu dĂ©primĂ©, mais son jeune Ăąge m’empĂȘche d’affirmer si c’est une var. Yungi, ce qui est cependant plus que probable.

Gen. Pisidium C. Pfr.

5) Pisidium Yungi Piaget

Un trĂšs bel exemplaire a Ă©tĂ© pĂȘchĂ© devant Villette, par 100 m de fond. Il est bien typique, sauf peut-ĂȘtre une forme trĂšs lĂ©gĂšrement plus allongĂ©e. Sa taille, qui est sans doute la normale, est de 3 mm de longueur et de 2 mm de largeur. Le sommet ne dĂ©passe pas le bord supĂ©rieur de la coquille, de mĂȘme que chez les formes dĂ©crites dans le Journal de conchyliologie.

6) Pisidium candidum Piaget var. Claparedi nov. var.

Testa paulo minor typo, ovalis, paro acuminatior, corneo-rufescens, minus nitens. Umbo forma et situ typicus. Pars anterior paulo elongatior sed non acutior. Margo inferior paulo minus arcuatus. Ceterum testa normalis.

Long. 3, Lat. 2,2 — 2,4, 1,7 mm.

Coquille légÚrement plus petite que le type, ovale, un peu plus acuminée, de couleur brunùtre, moins brillante, sans doute à cause de la calotte de vase durcie qui la recouvre. Sommet de forme et de position typiques. CÎté antérieur un peu plus allongé, mais pas plus en pointe.

CÎté et bord postérieurs normaux, ainsi que les bords supérieur et antérieur. Le bord inférieur et un peu moins arqué. Quant aux autres caractÚres, ils ne diffÚrent pas de ceux du type.

Cette variété, draguée devant Villette sur un fond de 100 m, est donc trÚs voisine des P. candidum normaux, dont elle diffÚre surtout par la forme générale un peu plus allongée. M. Yung en a rapporté deux exemplaires.

7) Pisidium Foreli Clessin

Ayant sous les yeux des quantitĂ©s de Pisidium j’ai pu me rendre compte d’un fait que je n’avais pas seulement soupçonnĂ© jusqu’à prĂ©sent, c’est que les Pis. infimum et var. Noviodunensis ne sont que des variĂ©tĂ©s du Foreli. Clessin a donnĂ© Ă  son espĂšce une description si absolue que, comme il n’a pas mentionnĂ© de variations, j’ai pu Ă©tudier un grand nombre de pisidies provenant soit de la Grande Fosse (Cully 247 m) soit de Nyon (par 47 m) soit d’un fond de 30-50 m entre Cully et Lutry sans me douter que le malacologiste allemand avait compris toutes les formes diffĂ©rentes sous le nom de Foreli. Je me suis Ă©tonnĂ© d’autre part de ce que M. Yung n’ait jamais trouvĂ© cette espĂšce que Forel et Duplessis ont dite si commune dans le LĂ©man. Or, dans les nouveaux matĂ©riaux qui m’ont Ă©tĂ© soumis j’ai dĂ©couvert au milieu d’une quantitĂ© d’infimum plusieurs Foreli rĂ©pondant aux descriptions de Clessin mais reliĂ©s Ă  l’espĂšce que j’avais dĂ©crite par des sĂ©ries d’intermĂ©diaires, y compris la var. Noviodunensis. Mais il est Ă  remarquer, et j’insiste sur ce point, que les deux derniĂšres formes sont infiniment plus rĂ©pandues que le type du P. Foreli 6. Il est malheureux que dans un cas pareil la loi de prioritĂ© rĂ©clame pour type de l’espĂšce le nom le plus ancien et par consĂ©quent la forme qu’il dĂ©signe plus spĂ©cialement.

Le type Foreli a Ă©tĂ© draguĂ© par M. Yung entre Lutry et Évian par 300-305 m de fond. Il y est rare et je n’ai pu trouver que 3 exemplaires absolument normaux, plus un certain nombre tendant vers les deux variĂ©tĂ©s suivantes. Devant Villette, aucun individu n’est typique. Quand la forme rĂ©pond au pourtour des figures de Clessin, la coquille n’est pas ventrue, et vice versa.

Var. Noviodunensis Piaget

On peut comprendre sous ce nom tout ce qui n’est pas Foreli ni infimum, car la complication est grande dans la rĂ©partition des angles aux diffĂ©rents bords de la coquille et il n’est pas possible de donner un nom Ă  chacune de ces modifications, tandis qu’il est facile de faire la distinction entre cette variĂ©tĂ© et les deux types. Tout ce qui n’aura pas la forme ventrue et le pourtour caractĂ©ristique de la coquille des Pisid. Foreli, pas plus que les angles bien marquĂ©s de celle des P. infimum, appartiendra donc Ă  la variĂ©tĂ© intermĂ©diaire Noviodunensis.

Dans ses nouvelles pĂȘches, M. Yung a trouvĂ© cette derniĂšre forme en compagnie de la suivante :

Var. infima Piaget

J’ai retrouvĂ© de nombreux Pisidium rĂ©pondant Ă  la description donnĂ©e pour le type infimum. DraguĂ©e devant Villette, par 100 m de fond, ainsi qu’en deux endroits entre Lutry et Évian, par 300 m et 305 m, cette forme y est tout aussi commune que la var. Noviodunensis, contrairement Ă  l’autre type extrĂȘme, le Pis. Foreli.

De mĂȘme que pour la variĂ©tĂ© prĂ©cĂ©dente, la taille a en gĂ©nĂ©ral 2 Ă  2,5 mm de longueur sur 1,5 Ă  2 mm de largeur.

⁂

Pour conclure, nous constaterons donc qu’en ayant Ă  l’appui un nouveau matĂ©riel assez abondant, et malgrĂ© la dĂ©couverte d’une variĂ©tĂ© inĂ©dite trĂšs intĂ©ressante par sa forme critique, la taxonomie des diffĂ©rentes limnĂ©es passĂ©es en revue ou dĂ©crites dans le Journal de Conchyliologie reste la mĂȘme. En outre la plupart des formes ont Ă©tĂ© retrouvĂ©es Ă  l’état typique dans de nouvelles localitĂ©s. La dĂ©couverte d’une station de la L. profunda nous a permis de vĂ©rifier les diffĂ©rences que j’avais relevĂ©es d’aprĂšs la seule figure de dessin. L’intĂ©ressante pĂȘche de la Valvata lacustris par 300 m de fond fait descendre de 200 m la limite bathymĂ©trique infĂ©rieure de cette espĂšce, que Forel croyait disparue en 1885 et qui a donc une distribution assez Ă©tendue.

Enfin, pour les Pisidium, les dragages de Pisidium Yungi et Pis. candidum ont Ă©tĂ© une utile confirmation, d’autant plus que la profondeur dĂ©passant de 50 m les limites connues, ainsi que la nouvelle variĂ©tĂ© de la seconde forme, montrent une certaine validitĂ© dans ces espĂšces dĂ©couvertes seulement depuis septembre 1912. Quant au Pis. infimum, les nouveaux matĂ©riaux bien plus abondants sont venus utilement dĂ©montrer que c’est la forme la plus commune du Pis. Foreli, bien que cette variĂ©tĂ© diffĂšre beaucoup du type.

NeuchĂątel (Suisse), le 21 avril 1913.