Le Génie de Pascal (1925) a

Il appartenait à l’éditeur des Œuvres complètes de Blaise Pascal de nous donner ce portrait singulièrement actuel et prenant. M. Brunschvicg a montré en Pascal un contemporain, tout en repoussant avec énergie les tentatives que l’on a faites de l’incorporer à nos écoles et d’abuser de lui dans nos disputes. Pascal n’est ni un pragmatiste ni un rationaliste. L’union de l’expérience et de la raison témoigne chez lui d’une vigueur et d’une souplesse mêlées, dont on ne retrouve l’équivalent que dans notre physique moderne. L’union de l’esprit de finesse et de l’esprit de géométrie caractérise sa mathématique comme sa religion, et c’est par une étrange incompréhension que l’on s’est autorisé de lui pour opposer la finesse à la géométrie. En réalité la géométrie « est devenue l’école de la finesse véritable » (p. 64). Quant à « l’expérience » religieuse, Pascal a su d’avance nous mettre en garde contre ce que M. Brunschvicg appelle « la subjectivité capricieuse du pragmatisme » (p. 134). « Pascal est un physicien de génie. Il ne ruse pas avec la notion d’expérience » (p. 139).