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 Communiqué de presse 

A quand l'ordinateur quantique? Nouveaux résultats à l'Université de Genève

L'équipe du prof. Nicolas Gisin au Département de physique de l'Université de Genève vient de franchir un pas de plus en physique quantique. Elle a réussi à améliorer les corrélations d'une paire de photons (particules de lumière), spatialement séparés. La particularité de ces photons jumeaux réside en effet dans le fait que si l'un d'eux est modifié, l'autre subit automatiquement le même changement. Cette corrélation est appelée intrication. Dans la plupart des cas étudiés, la relation entre ces deux particules souffre toutefois de perturbations qui affaiblissent l'intrication. Pour la première fois, les chercheurs genevois ont réussi à surmonter ces problèmes grâce au développement d'un filtre. Ces résultats vont être publiés le 22 février prochain dans la revue Nature.

En physique quantique, l'intrication est une notion très importante qui sera dans les prochaines années une clé pour le développement des ordinateurs quantiques, de la cryptographie quantique et de la téléportation quantique. Il s'agit d'une ressource nouvelle qui, au niveau de son traitement, pourrait être comparée au pétrole: elle peut être transformée, purifiée, transportée, etc.

Malheureusement, l'intrication subit souvent des perturbations, dues notamment à la ligne optique qui relie les photons jumeaux entre eux. Pour rémédier à ces défauts, l'équipe du prof. Gisin, en collaboration avec le laboratoire de Los Alamos aux Etats-Unis, a réussi à développer un filtre. L'idée avait déjà été émise par le prof. Gisin et d'autres physiciens mais personne n'avait jusqu'alors réussi à la concrétiser.

La nouveauté genevoise est de placer deux filtres partiellement polariseurs, proches des deux photons et reliés par une ligne téléphonique. Grâce à ces filtres délocalisés, les chercheurs ont obtenu une intrication supérieure à celle du départ.

Cette première expérience est très prometteuse pour l'avenir car elle permet de franchir un pas dans la direction des ordinateurs quantiques. Elle reste toutefois limitée à un certain type de dégradation et ne peut pas encore s'appliquer à tous les cas.

Le prof. Nicolas Gisin travaille au Groupe de physique appliquée de la Faculté des sciences de l'Université de Genève. Il dirige notamment l'un des 9 projets du PNR "Quantum photonics", basé à l'EPFL.

Experimental entanglement distillation: Revealing hidden nonlocality, Paul G. Kwiat, Salvador Barraza-Lopez, des laboratoires de Los Alamos, Etats-Unis, et André Stefanov, Nicolas Gisin du Groupe de physique appliquée, Université de Genève, Nature, 22 février 2001

Pour tout renseignement complémentaire, n'hésitez pas à contacter:
le prof. Nicolas Gisin, tél. 022 702 65 97