A l'occasion de ses 125 ans, la Faculté de médecine a effectué un bilan de santé: afin de mieux connaître son image auprès du grand public, elle a lancé une enquête de satisfaction, grâce au soutien de la Fondation Louis-Jeantet de médecine. A l'analyse des résultats, le bilan est largement positif: la Faculté est bien connue des Genevois qui, pour la plupart, la considère comme indispensable et efficace. L'étude met également en avant les espoirs de la population pour le développement de traitements, notamment contre le SIDA et le cancer, et révèle certaines inquiétudes face aux dérapages possibles de la génétique. Les conclusions de cette enquête confortent la Faculté de médecine dans une série d'actions qu'elle a entreprises tout en lui permettant de poursuivre une réflexion sur certains thèmes qui nécessitent des mesures d'ajustement.

La Faculté de médecine de l'Université de Genève a choisi de fêter ses 125 ans avec le grand public. Avant de dresser un programme d'animations, elle a souhaité interroger les Genevois sur l'image qu'ils se font de la Faculté et cerner leurs attentes. Un sondage, financé par la Fondation Louis-Jeantet de médecine, a ainsi été mené en automne 2000 par l'Institut MIS Trend auprès d'un échantillon représentatif de la population et d'une centaine d'étudiants en médecine. Cette enquête est une première en Suisse et livre d'intéressants résultats tant sur la Faculté elle-même que sur les institutions hospitalières et les médecins de ville genevois.

L'image et la notoriété de la Faculté de médecine sont largement positives. Cette dernière est la faculté la plus connue de l'Université de Genève devant les Lettres et le Droit. Dans l'ensemble, étudiants et grand public estiment qu'elle est efficace et indispensable au canton, tout en ayant le sentiment qu'elle coûte assez cher. Pour eux, la Faculté de médecine jouit d'une renommée internationale. De plus, ils pensent qu'elle est proche des préoccupations actuelles. La majorité des personnes interrogées est également favorable au maintien du libre accès aux études. Elles estiment que le numerus clausus est un mauvais critère de sélection et entrave l'égalité des chances.

Pour une grande majorité des sondés, la Faculté a pour mission principale de former les médecins. Un corps médical qu'ils estiment très bien formé, à la pointe des nouvelles technologies et des avancées scientifiques. La recherche se profile ensuite comme seconde mission pour deux tiers de la population et trois quart des étudiants. L'étude révèle en outre que ce domaine d'activités ne laisse pas la population indifférente: si deux tiers des Genevois interrogés mettent leurs espoirs dans le développement d'un vaccin contre le SIDA et de nouveaux traitements contre le cancer, quatre Genevois sur dix se disent inquiets devant les dérapages possibles de la génétique. Dans l'ensemble, les étudiants sont, quant à eux, plus confiants.

Au chapitre de la formation, les étudiants sont plutôt satisfaits et estiment, qu'au-delà des disciplines traditionnelles, ils sont bien préparés dans le domaine de l'éthique et des relations avec le patient: sens de l'écoute, qualités psychologiques, etc. La majorité d'entre eux se destine à la pratique médicale et n'envisage pas d'embrasser la carrière de chercheur. Cette tendance est plus marquée chez les étudiantes.

Ces résultats confortent la Faculté de médecine dans certaines démarches qu'elle a entreprises, notamment dans la réforme des études avec l'Apprentissage par problème ainsi que l'approche relationnelle avec le patient, et lui offrent de nouvelles perspectives qu'elle entend développer. A l'occasion de l'organisation de son 125e anniversaire, elle tiendra compte des attentes exprimées dans le sondage. Il semble en effet indispensable que la Faculté poursuive et intensifie le dialogue avec le public, entrepris depuis ces cinq dernières années déjà. Cet anniversaire représente l'occasion de faire le point sur les thèmes qui préoccupent la population, que ce soit les grands progrès médicaux ou les nouvelles orientations de la médecine. Il doit également contribuer à améliorer la visibilité et la vulgarisation des projets de recherche menés à Genève ainsi qu'à rassurer le grand public sur les avancées scientifiques.

Perceptions et représentations de la Faculté de médecine et des médecins: étude auprès du grand public genevois et des étudiants en médecine de l'Université de Genève. Cette recherche a été réalisée par l'Institut MIS Trend et financée par la Fondation Louis-Jeantet de médecine.

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