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 Communiqué de presse 

Le jour de l’indépendance? Une équipe de l’Université de Genève met au point un nouveau test d’évaluation de la dépendance à la cigarette

Le tabagisme est la première cause évitable de maladies et de décès en Suisse. Plus de 30% des Suisses fument alors que le tabac est la cause de 8500 morts par an dans notre pays, engendrant un coût social évalué entre 5 et 10 milliards de francs. Enfin, la proportion de jeunes fumeurs a fortement augmenté ces dernières années. C’est dans ce contexte préoccupant que le groupe de recherche conduit par Jean-François Etter de l’Institut de médecine sociale et préventive de l’Université de Genève a mis au point un nouveau test d’évaluation de la dépendance à la cigarette: le CDS (Cigarette Dependence Scale). Résultat de nombreuses enquêtes menées pendant plus de deux ans selon des critères très contraignants, ce nouvel instrument de mesure a pour ambition d’apporter un diagnostic précis et de devenir une référence en matière d’évaluation de la dépendance au tabac.

"Fumer nuit gravement à la santé". Tous les paquets de cigarettes vendus en Suisse ont beau arborer cet avertissement, ce dernier n'empêche pas qu’un décès sur sept soit encore, dans notre pays, causé par la consommation de tabac. Parmi les facteurs responsables de cette situation, la dépendance - qui se définit comme: "l’utilisation compulsive d’une substance en dépit de ses effets négatifs" - occupe une place de choix. C’est en partant de ce constat que le groupe de recherche conduit par Jean-François Etter de l’Institut de médecine sociale et préventive de l’Université de Genève a mis sur pied un nouveau test d’évaluation de la dépendance à la cigarette. Son objectif: apporter au fumeur ou à la personne soignante un nouvel outil de mesure à même d'évaluer quantitativement le degré de dépendance.

Actuellement, la dépendance au tabac s’évalue principalement de deux manières. La plus commune est le test de Fagerström - développé il y a 25 ans par le professeur suédois Karl Fagerström - qui se présente sous la forme d'un questionnaire et qui est aujourd’hui encore l’instrument de mesure le plus utilisé. La seconde consiste en des entretiens cliniques standardisés qui aboutissent à un diagnostic statuant par un "oui" ou un "non" sur la dépendance du patient, sans l’apprécier quantitativement.

Jugeant ces outils quelque peu insatisfaisants, l’équipe de J.-F. Etter a entrepris de mettre au point un nouveau questionnaire à même de quantifier avec précision le degré de dépendance à la cigarette. Leur démarche s’est divisée en quatre étapes.

Elle s’est amorcée par la recherche des symptômes de dépendance spécifiques à la cigarette. Les chercheurs ont demandé à plus de 500 fumeurs francophones de répondre à un questionnaire sur leur rapport à la cigarette (384 par envoi postal et 145 sur internet). De là, l’équipe a reçu plus de 800 affirmations courtes concernant la fumée et la dépendance. Ils ont alors procédé à une synthèse des données théoriques et des réponses qu’ils avaient reçues pour préparer une nouvelle enquête de 114 questions. 3000 personnes y ont participé sur internet. Les scientifiques ont ainsi mis à l’épreuve l’efficacité de leurs questions et choisi celles dont les propriétés statistiques étaient les plus satisfaisantes. En recueillant des échantillons de salive chez certains participants, ils ont notamment pu observer une corrélation objective entre la quantité de cotinine (un produit de dégradation de la nicotine) contenue dans la salive et le niveau de dépendance des fumeurs. Le test a également été proposé plusieurs fois à certaines personnes, dans le but de vérifier s’il permettait de suivre l’évolution du degré de dépendance du fumeur au cours du temps.

En procédant par élimination, l’équipe a finalement retenu 12 questions qui constituent aujourd’hui la version finale du CDS (Cigarette Dependence Scale). Cet instrument de mesure devrait permettre aux cliniciens de formuler des diagnostics précis afin de prescrire des traitements adéquats aux fumeurs désireux d’arrêter. Mais le CDS se destine également aux chercheurs pour qui une échelle précise d’évaluation de la dépendance est un outil indispensable, par exemple lors du développement de nouveaux médicaments.

Le CDS fait l’objet d’un article par Jean-François Etter, Jacques Le Houezec et Thomas V. Perneger dans la revue Neuropsychopharmacology. Il est également disponible sur internet à l’adresse: www.acnp.org/citations/Npp071502348/ (Table 5).

Pour tout renseignement complémentaire, n'hésitez pas à contacter:
Jean-François Etter, au tél. +41 22 702 59 19 ou au +41 76 348 57 86
Vous pouvez retrouver des nouvelles sur le tabagisme tous les jours sur:
www.stop-tabac.ch