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 Communiqué de presse 

Trois projets UniGe sont dans la course aux pôles de recherche nationaux (PRN)

Alors qu'elle est déjà institution hôte de deux pôles de recherche nationaux en sciences exactes et expérimentales (Frontiers in genetics et MaNEP), l'Université de Genève compte aujourd'hui trois projets ambitieux parmi ceux encore en lice pour l'obtention de pôles semblables en sciences de l'homme. Situé dans le domaine naissant des sciences affectives, le premier propose d'étudier le rôle toujours grandissant des émotions dans la vie des individus et le fonctionnement de notre société. Axé sur le multilinguisme, le deuxième projet permettrait notamment d'apporter des connaissances indispensables à la gouvernance d'une Suisse et d'un monde multilingues. Le troisième projet s'attelle pour sa part à la problématique, particulièrement saillante en Suisse, du vieillissement qui sera étudiée dans toutes ses dimensions. Les résultats de ces projets de recherche de pointe auront tous une très forte incidence sur l'avenir de notre société, tant les domaines de la santé, de l'économie et du fonctionnement politique sont concernés. Soumis au Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNRS), il y a fort à parier que certains de ces projets interdisciplinaires et pertinents feront partie des heureux élus lors de l'annonce officielle en décembre prochain.

En octobre 2003, le Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNRS) lançait un concours pour l'attribution de Pôles de recherche nationaux (PRN) en sciences humaines et sociales. Les hautes écoles avaient jusqu'au 15 janvier dernier pour soumettre leurs premières esquisses de projets. Porteuse d'une longue tradition en sciences de l'homme, l'Université de Genève a alors proposé six projets auxquels s'ajoute un projet soutenu par l'Institut universitaire de hautes études internationales (IUHEI). Aujourd'hui, l'Alma mater en compte trois parmi ceux encore en lice pour la seconde et dernière sélection. Parmi ces derniers, deux sont pilotés par des femmes professeures et deux ont même été classés dans la catégorie prioritaire par un comité d'experts internationaux du FNRS, faisant le l'UniGe la seule haute école à réussir un tel doublé.

Trois projets UniGe d'envergure
The Future of Aging: Developmental Trajectories and Social Policies est un projet mis en œuvre par la prof. Anik de Ribaupierre qui se propose d'étudier le vieillissement. Ses recherches feront appel à des compétences aussi variées que la psychologie sociale et du développement, la démographie, la géographie, la sociologie et les sciences médicales. L'une des questions étudiées portera par exemple sur les conditions de réussite de la transition de la vie active vers l'âge de la retraite. Compte tenu du "vieillissement" de la population suisse, ses résultats auront sans aucun doute des effets majeurs sur l'avenir de la société, l'économie, la santé, la culture. On peut prévoir qu'ils contribueront également aux décisions politiques, puisque des recommandations pour une meilleure politique sociale ne manqueront pas de découler des enquêtes scientifiques qui seront menées à grande échelle. Enfin, le projet bénéficiera aussi de l'expérience de coopération interuniversitaire acquise à travers la participation des promoteurs du PRN au projet lémanique 'Parcours de Vie' (PaVie).

Le deuxième projet, également classé prioritaire, s'intitule Affective Sciences: Emotion in Individual Behavior and Social Processes. Conduit par le prof. Klaus Scherer, il examine la capacité individuelle et sociale de la gestion des processus émotionnels en intégrant les dimensions biologiques, psychologiques et sociales de l'affectivité. Situé dans le champ relativement nouveau des sciences affectives, ce projet fait appel à de nombreuses compétences parmi lesquelles la psychologie, le droit, la criminologie, la psychiatrie, les neurosciences, l'éducation, l'histoire, l'anthropologie sociale et les sciences religieuses. Sa mise sur pied permettra une meilleure prise en compte de la part croissante des processus émotionnels dans le fonctionnement de notre société. Le projet envisage par exemple de comprendre le rôle de l'émotivité dans la vie professionnelle des femmes et les difficultés de carrière qu'elles rencontrent. Ou encore d'analyser les déterminants émotionnels dans les conflits internationaux.

Basé à l'Ecole de traduction et d'interprétation (ETI), Multilingual Communication: Mind, Culture and Society est un projet dirigé par la prof. Margaret King. Il entend se pencher sur le multilinguisme et devrait, à ce titre, apporter un important lot de connaissances nécessaires à la gouvernance d'une Suisse plurilingue et d'un monde aux frontières de plus en plus perméables. Il conduira notamment au développement de nouveaux instruments utiles aux interprètes et aux traducteurs.

Des recherches pluridisciplinaires à résonances genevoises
Ces projets UniGe reflètent tous, à leur manière, les spécificités de Genève dans le paysage universitaire suisse. Ainsi, celui centré sur le multilinguisme est directement en prise avec des problématiques liées à son statut de ville internationale et multiculturelle. Quant aux deux projets issus de la Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, ils s'inscrivent dans la longue tradition de l'Université de Genève, en psychologie, dans des domaines particulièrement novateurs.

En outre, dès la mise au concours, le Rectorat s'est beaucoup investi pour donner les meilleures chances aux projets genevois, fort de l'expérience acquise par l'accueil de deux PRN en sciences naturelles: Frontiers in Genetics et Materials with Novel Electronic Properties (MaNEP). Il s'est ainsi engagé à soutenir financièrement le futur PRN et à mettre à disposition un crédit d'investissement pour créer les infrastructures nécessaires à son accueil. Il s'est également assuré que les personnes responsables des projets bénéficient de décharges, afin qu'elles puissent se consacrer pleinement à la direction du pôle.

Une course à l'excellence
Mais la concurrence entre hautes écoles est très grande. Le FNS prévoit en effet de mettre en place de trois à cinq PRN au maximum à l'échelon suisse, et 17 projets concourent encore sur le plan suisse. A l'issue du premier tour, cinq ont toutefois déjà reçus le label A (ce qui signifie qu'ils remplissent en grande partie les exigences posées), dont deux issus de l'Université de Genève. L'un des critères pour l'attribution de pôles étant la nature pluridisciplinaire des projets, il importait, pour l'Université, de favoriser au maximum les synergies entre équipes de recherche, aussi bien à l'échelon régional que national, de manière à présenter des candidatures fortes.

Les projets retenus sont maintenant entre les mains des experts internationaux mandatés par le FNRS pour une décision finale qui devrait intervenir fin 2004 et une création de pôles au printemps 2005. La première sélection laisse toutefois augurer du meilleur pour l'Université de Genève qui espère faire partie des heureuses élues.

Pour tout renseignement complémentaire, n'hésitez pas à contacter:
Le recteur André Hurst au 022 379 75 13


Genève, le 15 septembre 2004