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 Communiqué de presse 

Recherche féconde à l'Université de Genève - Une équipe imagine la pilule contraceptive masculine de demain

Des chercheurs de l'Université de Genève viennent de découvrir le fonctionnement d'une molécule impliquée dans la formation des spermatozoïdes. Dénommée JAM-C, cette molécule était déjà connue pour ses fonctions dans le combat contre les inflammations. Fruit d'une collaboration entre les chercheurs genevois et des scientifiques européens, cette découverte majeure fait aujourd'hui l'objet d'un article dans la prestigieuse revue Nature. Elle pourrait, à l'avenir, trouver des applications dans un mode de contraception masculine.

C'est en étudiant la fonction de la molécule JAM-C, impliquée dans les mécanismes de migration des globules blancs dans les vaisseaux sanguins, que Michel Aurrand-Lions et le prof. Beat Imhof ont découvert qu'elle jouait également un rôle dans la formation des spermatozoïdes.

Généralement, pour comprendre la fonction d'une molécule, des animaux knock-out - qui ne possèdent pas le gène qui produit la molécule concernée - sont constitués. En procédant ainsi, les Genevois ont pu, en collaboration avec une équipe scientifique anglaise du Cancer Research UK London Research Institute et une équipe allemande, observer que l'absence de JAM-C engendrait la stérilité chez de telles souris. Ce constat a alors permis aux chercheurs de mettre en évidence l'importance de la molécule dans la formation des spermatozoïdes.

Un rôle déterminant
Dans la phase finale de formation des cellules reproductrices mâles, les spermatides, cellules rondes et homogènes, se différencient en spermatozoïdes. Ceux-ci présentent une polarité, soit un avant - la tête - et un arrière - le flagelle. Au cours de leurs travaux, les chercheurs ont constaté que l'absence de JAM-C ne permettait pas la mise en place d'une telle polarité à l'intérieur du spermatide, empêchant ainsi la différenciation en spermatozoïde. En conséquence, la déficience en JAM-C est bien responsable de l'azoospermie des souris produites, soit l'absence de spermatozoïdes dans le sperme, cause de leur stérilité.

En poursuivant leurs investigations, les scientifiques ont également montré que la présence de JAM-C sous forme soluble autour des spermatides empêchait la formation de spermatozoïdes, en perturbant la mise en place du complexe de polarité à l'intérieur des cellules. Cette découverte étonnante, issue d'une large recherche menée sur JAM-C depuis plusieurs années, permet à l'équipe genevoise de rêver à des perspectives d'avenir chez l'homme, dans la contraception masculine notamment. Ils évoquent par exemple la possible fabrication d'implants testiculaires diffusant à petite dose la fameuse JAM-C.

Pour obtenir de plus amples informations, n'hésitez pas à contacter
M. Michel Aurrand-Lions au 022 379 57 56 ou à
Michel.Aurrand-Lions@medecine.unige.ch

ou le prof. Beat A. Imhof au 022 379 57 47 ou à Beat.Imhof@medecine.unige.ch


Genève, le 17 septembre 2004