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 Communiqué de presse 

L'avenir du génome humain passe aussi par la Suisse

Il y a d'abord eu le décodage du génome humain. Il y aura désormais le projet ENCODE. Présenté le 22 octobre prochain dans la revue Science, ce travail de fourmi, qui vise à l'identification, la caractérisation et le catalogage de tous les éléments fonctionnels du génome de l'homme, réunira plus de 150 chercheurs avec des expertises complémentaires venant de six pays. Parmi eux, une équipe romande, celle du professeur Stylianos Antonarakis, du Département de médecine génétique et développement de l'Université de Genève, et d'Alexandre Reymond, professeur assistant au Centre intégratif de génomique de l'Université de Lausanne.

L'immense travail fourni pour le décodage du génome humain, terminé en l'an 2000, ne marque pas la fin d'une aventure, tout juste un début, essentiel, mais un début tout de même. Car il reste encore à déterminer ce qui se dit sur ce long fil d'ADN où se succèdent quelque trois milliards de paires de lettres (les spécialistes les appellent nucléotides, A, C, G et T). C'est ce que vise aujourd'hui le projet international ENCODE (ENCyclopedia Of DNA Elements), qui sera présenté le 22 octobre 2004 dans la revue Science. L'initiative lancée par le National Human Genome Research Institute (NHGRI) aux Etats-Unis, associera donc l'équipe de deux chercheurs helvétiques, Stylianos Antonarakis (membre du Pôle de Recherche National Frontiers in Genetics) et Alexandre Reymond. Ce choix n'est de loin pas un hasard. Non seulement ces chercheurs ont été activement associés au décodage du génome de la souris, mais en plus, l'un d'eux a participé au décryptage du chromosome 21 chez l'homme. Mais leur apport au projet ENCODE ne s'arrête pas là. Leur connaissance des CNGs, en français "séquences non-géniques conservées" devrait également se révéler précieuse.

A la soupe!
L'intérêt porté à ces CNGs suffit à souligner la philosophie de ce projet international. Le dictionnaire du génome humain est connu. Mais il reste pour sa majorité une soupe de lettres moléculaires. Il faut maintenant trouver les mots et leur sens. On pense bien sûr immédiatement aux gènes dont on sait qu'ils codent toujours pour une ou plusieurs protéines. Il reste encore de très nombreux gènes à découvrir. "Si les gènes codent pour des protéines, on sait aussi que ce sont des protéines qui leur ordonnent bien souvent de se mettre en marche. Comprendre certains aspects de cette interaction est l'un des buts d'ENCODE ", explique Alexandre Reymond.

Les gènes n'auront donc pas seuls la vedette. On envisage aussi de faire la lumière sur d'autres mots dont on devine l'importance, mais dont on ignore encore la fonction exacte. Les CNGs en font partie. Ils sont aussi une suite de lettres typiques de l'ADN, A-C-G-T, mais ils sont non codants, autrement dit, on ne peut leur associer la production d'une protéine. Il y a quelques années encore, on les jugeait inutiles au point de les associer à de l'ADN "poubelle". L'image a depuis été rectifiée. Notamment grâce aux travaux de MM. Antonarakis et Reymond. Ces derniers ont en effet mis en évidence que ces séquences non codantes se conservent chez plusieurs espèces, c'est-à-dire que ces mots ont la même orthographe chez des animaux très différents, suggérant que l'évolution a fait particulièrement attention de ne pas les changer. Une telle conservation prouverait que ces séquences, loin d'être inutiles, sont essentielles aux organismes. "Un projet, tel qu'ENCODE, devrait nous aider à résoudre l'un des mystères de la biologie contemporaine: comprendre le rôle de ces séquences pour la vie", déclare Stylianos Antonarakis.

Un défi technologique
Comprendre tous les sens cachés de l'ADN représente un travail tel que le consortium international a décidé de ne s'attaquer pour l'instant qu'à 1% du génome humain, divisé en 44 régions réparties sur différents chromosomes. Les méthodes qui seront jugées les plus performantes pendant cette première phase, car il s'agit aussi d'un défi technologique, seront ensuite appliquées lors de la seconde phase aux 99% restants.

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Pour tout renseignement complémentaire, n'hésitez pas à contacter:
le prof. Stylianos Antonarakis au 022 379 57 08 ou
Alexandre Reymond au 022 379 57 19


Genève, le 22 octobre 2004