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 Communiqué de presse 

Les bénéfices d’une politique de santé publique -
L’UniGe publie les résultats des mesures de qualité de l’air à Uni Mail suite à l’interdiction générale de fumer

L’an dernier, l’Université de Genève a pris la décision d’interdire la fumée dans tous ses bâtiments. Outre les mesures d'information et d'accompagnement qu’elle a mises en œuvre à cette occasion, l’alma mater genevoise avait également décidé d’une campagne d'évaluation de la qualité de l'air et de l’exposition des occupants, avant et après l'interdiction, dans son édifice le plus fréquenté: Uni Mail. Ces analyses révèlent aujourd’hui que pour la nicotine, la concentration a chuté jusqu’à dix fois par rapport à celle trouvée avant l’interdiction. Aux vues de ces résultats, il apparaît que l’interdiction de fumer prescrite par l’UniGe a permis une amélioration sensible de la qualité de l'air intérieur et contribue ainsi de manière éclatante à l'effort de prévention et de promotion de la santé publique.

Le 18 octobre dernier, l’Université de Genève est devenue une «Uni sans fumée». Si plusieurs mesures d'information et d'accompagnement ont été mises en place en vue de l’avènement de cette nouvelle ère, une campagne d'évaluation a également été élaborée. Parmi les objectifs de cette dernière, figuraient surtout l’établissement des niveaux de concentration des fumées de tabac et de nicotine dans Uni Mail avant et après l’interdiction, à plusieurs emplacements et pendant plusieurs jours, en fonction des cours et des pauses. Mais aussi l’enregistrement en continu des profils journaliers des variations de concentrations des poussières et des substances chimiques cancérigènes dans la fumée et l’évaluation de l'exposition à la fumée passive des personnes se trouvant à l'intérieur du bâtiment.

Poussières et nicotine
Supervisés par les Dr Cong Khanh Huynh et Trinh Vu Duc de l’Institut universitaire romand de santé au travail (IST), ces prélèvements d'air ont été effectués aux mois de mai et de novembre dernier à plusieurs emplacements dans le bâtiment et en divers points par poste. Quant aux niveaux de concentration de fumée de cigarettes, ils ont été déterminés au moyen d’indicateurs standardisés.

Pour l'indicateur nicotine, qui est spécifique de la fumée du tabac, les scientifiques ont constaté des améliorations notables. En effet, à tous les postes étudiés, ils ont remarqué une diminution nette de la concentration de nicotine après l'interdiction. Il faut signaler qu’à plusieurs emplacements, le rapport de concentration de nicotine avant et après est de cinq à trente fois.

Concernant les poussières, la concentration n'a pas changé de façon très marquante après l’interdiction, à l'exception de certains endroits où une légère amélioration a pu être observée. Pour les chercheurs, ce relatif statu quo peut s’expliquer par le fait que ce paramètre ne représente pas uniquement la fumée de cigarettes, mais aussi la pollution générale. Le changement de saison entre les deux évaluations (la première en été, où plusieurs volets sur le toit sont ouverts, la seconde en hiver, où tous les volets sont fermés) peut également être évoqué afin d'éclairer le peu de différence entre les deux séries de tests. En effet, le manque de renouvellement d’air en novembre a pu contrebalancer de manière significative les progrès liés à la disparition de la fumée dans le bâtiment.

L’avant et l’après «Uni sans fumée»
Certains faits remarquables se dégagent des observations faites par les scientifiques. Avant l'interdiction de fumer, le niveau des concentrations de poussières était, par exemple, élevé (moyenne de la journée 0.32 mg/m3, avec des pics de plus de 1 mg/m3) en comparaison des valeurs de l'air extérieur comprises entre 0.022 et 0.03 mg/m3. Mais c’est surtout le niveau de nicotine qui était nettement plus important avant l’interdiction (moyenne 5.53 mg/m3, variation de 1.5 à 17.9 mg/m3). Enfin, après l’application de la défense de fumer, les hygiénistes de l’IST ont pu constater une franche amélioration en termes de concentration de polluants. Pour la nicotine, la concentration a même chuté de dix fois (moyenne : 0.53 mg/m3, variation de 0 à 1.69 mg/m3) par rapport à celle trouvée auparavant.

La science au service de la politique
Ainsi, la mise en œuvre de cette investigation permet d’apporter des fondements scientifiques à une décision politique. En mesurant le niveau de pollution de l'air d’Uni Mail par la fumée de cigarette, l’étude de l’IST démontre une véritable amélioration de la qualité de l'air et met en évidence les premiers bénéfices tangibles de la politique de santé publique menée à l’UniGe. A ce titre, signalons qu’il n’est peut-être pas si étonnant que le prof. André Hurst, recteur de l'Université, ait été récemment élu "homme de l'année 2004" par Ecoglobe - un organisme suisse en faveur de l'environnement - pour son action contre la fumée au sein de l’institution. Dans son communiqué, Ecoglobe rend notamment hommage au courage du recteur qui a su placer l'intérêt général avant celui de l'industrie du tabac.

 

Pour tout renseignement complémentaire, n'hésitez pas à contacter:
Trinh Vu Duc, chef des laboratoires, au 021 314 74 29 ou à Trinh.VuDuc@inst.hospvd.ch
ou le recteur André Hurst au 022 379 75 13 ou à Andre.Hurst@rectorat.unige.ch


Genève, le 16 mars 2005