Fluctuations pondérales - Une équipe de l’UNIGE contribue à une meilleure compréhension des mécanismes de régulation du poids
Une équipe de la Faculté de médecine de l’Université de Genève (UNIGE) vient de mettre en évidence de nouveaux effets métaboliques de la ghreline, une hormone qui a la particularité d’être synthétisée dans l’estomac mais d’agir dans le cerveau, au niveau de l’hypothalamus en particulier. Obtenus avec le concours de chercheurs allemands et américains dans le cadre d’un réseau européen de recherche sur l’obésité et le diabète, ces résultats ne peuvent laisser indifférents ceux – nombreux - qui se préoccupent de leur poids. Ils montrent en effet que la ghreline, à l’opposé de la leptine qui a généré les plus grands fantasmes de minceur, non seulement favorise la synthèse et l’assimilation des graisses dans le tissu adipeux, mais en plus, limite leur élimination. C’est donc une nouvelle preuve de la complexité de la régulation du métabolisme, qui implique de nombreuses interactions entre le cerveau et les tissus périphériques. Ces résultats de premier ordre seront publiés au début du mois de juillet dans The Journal of Clinical Investigation. La ghreline est une hormone synthétisée au niveau de l’estomac, qui a été étudiée dès 1999 pour ses propriétés stimulatrices de la sécrétion d’hormones de croissance. Plus récemment, on a découvert qu’elle exerce également un rôle de «régulateur de l’appétit»: ainsi, dans les heures qui suivent un repas, l’élévation des taux circulants de ghreline inciterait l’individu à se nourrir, tandis que la prise alimentaire inhiberait à son tour la sécrétion de l’hormone, procurant ainsi une sensation de satiété. Nouveaux effets de la ghreline Ils ont ainsi démontré qu’outre son effet régulateur de la prise alimentaire, la ghreline agit dans le cerveau pour contrôler le métabolisme des lipides. En effet, lorsqu’on injecte de la ghreline au niveau du système nerveux central de rats, deux phénomènes favorables à la prise de poids se produisent: d’une part une augmentation importante de l’expression de gènes impliqués dans la synthèse des acides gras et dans le stockage des lipides au niveau du tissu adipeux, d’autre part une diminution de l’expression d’enzymes responsables de l’élimination des lipides. Par ailleurs, chez des rongeurs dans lesquels le gène de la ghreline a été inactivé, on constate qu’un régime riche en graisse ne provoque pas l’obésité, ce qui permet de conclure à l’importance du système ghreline dans les situations pathologiques. Quid de la prise en charge de l’obésité? Bien qu’il soit prématuré d’affirmer que trouver des molécules capables de bloquer l’action de la ghreline pourrait avoir un impact bénéfique sur certains des dysfonctionnements métaboliques accompagnant l’obésité et le diabète, des études telles que celle-ci devraient permettre d’apporter des éléments de réponse à cette question. Menées par le groupe de Françoise Rohner-Jeanrenaud à l’UNIGE, ces recherches de pointe s’insèrent dans le cadre des travaux d’un réseau comprenant 27 centres de recherche à travers l’Europe dont la mission est d’étudier l’obésité et le diabète en couvrant des aspects de recherche qui vont de la régulation génique à la recherche clinique. Il s’agit d’un projet intégré du 6ème programme-cadre de recherche et de développement de l’Union européenne intitulé DIABESITY: Novel molecular drug targets for obesity and type 2 diabetes Pour obtenir de plus amples informations, n’hésitez pas à contacter
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