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 Communiqué de presse 

Au rythme de nos horloges - Des biologistes de l’UNIGE trouve la clé de la détoxication de nos cellules

Le vieillissement repose sur nombre de phénomènes. L’un d’entre eux est la destruction des cellules souches par les toxines, notamment celles qui proviennent de l’alimentation. Heureusement, les organismes, le nôtre notamment, sont équipés de mécanismes de détoxication. L’équipe du prof. Ueli Schibler, du Département de biologie de l’Université de Genève (UNIGE) et membre du Pôle de recherche Frontiers in Genetics, vient de découvrir que ces phases de détoxication sont intimement liées aux horloges circadiennes, présentes dans chacune de nos cellules. Une importante découverte qui reçoit les honneurs de la couverture du magazine Cell Metabolism.

L’alternance jour-nuit existe depuis toujours sur la Terre. Il n’est en conséquence pas étonnant que de très nombreuses formes de vie se soient adaptées à ce rythme et qu’elles aient adopté des cycles de fonctionnement comme celui du sommeil-éveil ou celui de la faim.
 
L’homme, tout comme la souris, possède deux types d’horloge. L’une, centrale, située dans le cerveau, appelée noyau suprachiasmatique, qui réagit et se synchronise sur la lumière que reçoivent les yeux. L’autre, ou plutôt toutes les autres, sont lovées au cœur des cellules périphériques, dans  les tissus, les organes, etc. Elles sont essentiellement synchronisées par les phases de prise de nourriture.
 
Compréhension des rouages horlogers
Il faut préciser que ces mécanismes ont été en grande partie découverts par l’équipe du prof. Ueli Schibler au Département de biologie de l’UNIGE et que les résultats publiés dans le magazine Cell Metabolism de juillet 2006 s’inscrivent dans le prolongement de ces travaux de recherche très productifs.
 
Plus concrètement, leur découverte met en évidence un lien étroit entre les horloges circadiennes périphériques et les mécanismes de détoxication des cellules. En effet, en éliminant chez des souris les trois gènes Dbp, Hlf et Tef, fortement soupçonnés d’être impliqués dans la régulation circadienne de leur physiologie, les chercheurs ont constaté une diminution très significative de la longévité de vie des rongeurs. Seul 20% d’entre eux atteint une année d’existence au lieu de l’espérance de vie normale de deux ans et demi.

Longévité et élimination des toxines
En comparant l'expression de tous les gènes dans le foie et les reins des souris mutantes et normales, les chercheurs se sont aperçus que les protéines régulatrices DBP, HLF et TEF contrôlent surtout l'expression de gènes impliqués dans la détoxication, tels que les gènes codant pour les cytochromes p450, les enzymes de condensation et les pompes d'expulsion de toxines absorbées par la nourriture.

Or, il se trouve que ces mêmes gènes sont, par exemple, surexprimés chez plusieurs mutants de vers

nématodes ayant une longévité bien supérieure à la moyenne. Il est donc fort probable que la courte espérance de vie des souris testées soit due à la très faible expression des trois gènes en question. C’est en tout cas ce que suggèrent les travaux de l’équipe de l’UNIGE qui a établi le lien moléculaire entre la baisse d’efficacité des mécanismes de détoxication et le dérèglement des horloges circadiennes.
 
«Cette recherche peut représenter un intérêt thérapeutique, confirme le prof. Schibler. Car ces mécanismes de détoxication sont aussi impliqués dans le métabolisme des médicaments. On peut imaginer à terme que la chronothérapie, autrement dit le fait de soigner en fonction des rythmes circadiens des individus, gagne en efficacité.

Pour obtenir de plus amples informations, n’hésitez pas à contacter
Ueli Schibler au 022 379 61 75 ou à Ueli.Schibler@molbio.unige.ch

Consulter le site du Pôle Frontiers in Genetics:


Genève, le 10 juillet 2006