Du nouveau chez les langues de vipère! - Un chercheur
de l’UNIGE mise sur les atouts biologiques des venins
Un groupe international de chercheurs, dont Holger Scheib de l’Université de Genève (UNIGE), vient de découvrir que le système venimeux de certains reptiles remonte au temps des premiers représentants de l’espèce. Jusqu’alors, on attribuait un système venimeux exclusivement aux serpents et aux helodermatidae, de grands sauriens plutôt éloignés des serpents. Une origine commune à tous les venins de reptiles n’avait donc jamais été envisagée. Mais ce groupe international de chercheurs vient de décrire, pour la première fois, la présence de venins dans deux familles de grands lézards, les iguanes et les varans. Interdisciplinaire, cette approche croise les dernières connaissances en zoologie, en biologie moléculaire et en bioinformatique. Elle fait aujourd’hui l’objet d’une publication dans la revue Nature. A l’échelle de l’évolution, le pouvoir des serpents d’administrer un puissant venin a longtemps été tenu pour une innovation récente. Et le fait qu’un système venimeux existe aussi chez les sauriens helodermatidae, ces très lointains parents des serpents, n’avait de surcroît jamais été attribué à une évolution commune. Dans une perspective comparative, un groupe international de chercheurs a observé les venins des sauriens et des serpents et a pu repérer neuf types de protéines partagés. Cette communauté de poisons rend à présent plausible l’hypothèse d’un ancêtre unique dont découleraient grands lézards et serpents venimeux. Un aïeul qui lui aussi devait être capable de fabriquer son venin il y a de cela... 200 millions d’années. Une approche interdisciplinaire Exploiter la stabilité des structures protéiniques Puis, M. Scheib a modélisé les protéines du venin des serpents et des lézards ; c’est à ce stade qu’il a pu remarquer la particularité de ces molécules, qui sont très stables. Celles-ci s’organisent en effet autour d’une structure de base qui a résisté aux mutations induites par l’évolution sur 200 millions d’années ! Désormais modélisées en trois dimensions par les bons soins d’Holger Scheib, ces protéines nourriront sans doute d’autres aventures scientifiques. Un potentiel pharmacologique Pour tout renseignement complémentaire, n'hésitez
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