PRESSE INFORMATION PUBLICATIONS
 Communiqué de presse 

Une mécanique de précision exposée à l’UNIGE - Les garagistes des chromosomes s’activent pour les grosses pannes

Les chromosomes, pelotes d’ADN, sont les gardiens de notre patrimoine génétique. A chaque division cellulaire, ils sont répliqués et se séparent afin de permettre l’avènement d’une nouvelle génération. A leurs extrémités, on trouve des capuchons appelés télomères. L’importance de ces derniers est vitale. Ils garantissent notamment que les chromosomes ne se collent pas ensemble ce qui peut entraîner de graves conséquences à l’origine de certains cancers. C’est pourquoi les télomères doivent être entretenus par des mécanismes moléculaires subtils. A l’UNIGE, l’équipe du prof. David Shore, membre du pôle de recherche national Frontiers in Genetics, a découvert une clé essentielle pour comprendre ce processus de réparation. Une découverte qui lui vaut les honneurs d’une publication dans la revue Cell du 23 mars 2007.

Les télomères sont des capuchons qui protègent les extrémités des chromosomes. Ils sont faits du même matériel qui constitue nos gènes: l’ADN. Ce dernier est un immense texte qui s’écrit invariablement avec les quatre mêmes lettres: A(dénine), G(uanine), T(hymine), C(ytosine). Mais alors que l’ADN alterne ces quatre lettres, les télomères se distinguent par une séquence répétitive de deux lettres seulement: TG (du moins dans les cellules de levure).

Ces capuchons empêchent, entre autres fonctions, que les chromosomes se joignent les uns aux autres par leurs extrémités, ce qui aurait comme conséquence de menacer gravement la viabilité de l’organisme. Il est donc essentiel que ces capuchons soient régulièrement entretenus. Un rôle qui échoit à une enzyme appelée télomérase.

Veiller à l’entretien
Cela fait des années que le prof. David Shore et son équipe à l’UNIGE se penchent sur ces mécanismes d’entretien des télomères dont certaines anomalies expliquent la genèse de nombreux cancers. En modifiant le patrimoine génétique d’une levure afin de réduire drastiquement la longueur d’un télomère, les chercheurs ont réussi à mettre en évidence les subtilités de ce mécanisme.

«Alors qu’on pouvait imaginer que la réparation des télomères mettait en œuvre les mêmes mécanismes, indépendamment de leur longueur, explique David Shore, nous nous sommes aper¸us que ce n’est pas le cas. Les chromosomes dont les capuchons sont particulièrement courts sont pris en charge beaucoup plus tôt lors de la division cellulaire. Non seulement les mécanismes normaux de réplication des chromosomes se mettent en route plus tôt dans la région du télomère court, mais la télomérase entre en action aussitôt après.»

Cette constatation faite, restait à expliquer ce qui intime aux garagistes des télomères d’agir précocement en cas de grosse casse. Serait-ce un gène qui jouerait le rôle de gardien de l’intégrité des télomères?

«Non. En fait, il s’agit d’un processus épigénétique, qui n’est donc pas provoqué par les gènes, reprend le professeur membre du PRN Frontiers in Genetics. Autrement dit, c’est la structure même du télomère trop court qui, d’une fa¸on que nous n’avons pas encore totalement comprise, provoque la mise en action précoce du mécanisme de réplication et de la télomérase.»

Pour visiter le site web du pôle, veuillez cliquer sur le logo

Pour tout renseignement complémentaire, n'hésitez pas à contacter:
le prof. David Shore au 022 379 61 83


Genève, le 3 avril 2007