C o m m u n i q u é d e p r e s s e


Une découverte qui va sauver des vies

 

Genève, le 15 octobre 1998 (Com.). Le journal Science publie aujourd'hui les résultats d'un travail mené par l'équipe du Dr. Lars French, du Département de dermatologie de l'Université et de l'Hôpital universitaire de Genève. Grâce à une excellente interaction entre la recherche fondamentale et la recherche clinique, les scientifiques genevois ont découvert un traitement efficace pour traiter le Syndrome de Lyell ou nécrolyse épidermique toxique. Cette maladie de la peau entraînait jusqu'alors la mort de certains patients.

Le Syndrome de Lyell, appelé également nécrolyse épidermique toxique, est une allergie médicamenteuse grave qui entraîne un décollement de la peau et des muqueuses sur tout le corps, donnant au malade l'aspect d'un grand brûlé. Cette maladie provoquait jusqu'alors la mort de 30 % des patients.

Les recherches menées par l'équipe du Dr. Lars French, en collaboration avec des scientifiques des Universités de Berne et Lausanne, ont combiné tant la recherche fondamentale que la recherche clinique. Dans un premier temps, les Genevois ont identifié la molécule qui tue les kératinocytes, cellules de la peau. Il s'agit d'une molécule cytotoxique, le Fas ligand, fabriquée par les cellules de la peau elles-mêmes. Le Fas ligand induit en effet une réaction d'auto-destruction de la part des kératinocytes dont les symptômes sont le décollement de l'épiderme.

A partir de cette découverte, le groupe du Dr. French, en collaboration avec le Professeur J. Tschopp de l'Institut de Biochimie de l'Université de Lausanne, a identifié un produit capable de bloquer les effets du Fas ligand, les IVIG (immoglobulines intraveineuses à haute dose). Afin de tester les effets de cette substance, le Dr. Lars French a lancé une étude pilote dans trois centres universitaires de dermatologie, à Genève, Lausanne et Berne. Dix patients y ont participé. Après un à deux jours de traitement, l'extension du décollement cutané a été stoppée chez chacun d'eux et, en dix jours, tous les malades ont complètement guéri.

De tels résultats sont très encourageants. Bien que la nécrolyse épidémique toxique soit extrêmement rare puisqu'elle ne toucherait en Suisse que deux personnes sur un million par an, ils constituent un nouveau traitement de cette maladie jusqu'alors incurable. En outre, ces recherches sont un point de départ pour d'autres travaux. Le Fas ligand est en effet produit dans d'autres types de tissus. L'équipe du Dr. French va donc poursuivre ses travaux et tester les IVIG dans le cas d'autres maladies avec destruction tissulaire comme, par exemple, certaines hépatites graves.


Référence de cet article
: Inhibition of Toxic Epidermal Necrolysis by Blockade of CD95 with Human Intravenous Immunoglogulin, Science, octobre 1998

Pour tout renseignement complémentaire, n'hésitez pas à contacter le
Dr. Lars French
Tél. 022 372 33 11, bip 857 780, fax 022 347 33 34, e-mail: Lars.French@medecine.unige.ch

 


Renseignement:
Sylvie Détraz
Université de Genève, Presse - Information - Publications
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Octobre 1998 - Mise à jour: presse@unige.ch