Communiqué de presse

 

Premières analyses des données récoltées par le détecteur AMS durant son vol avec Discovery

 

Genève, le 28 juin 1999 (Com.). Alpha Magnetic Spectrometer est un détecteur conçu et développé par une équipe de l'Université de Genève en collaboration avec des physiciens d'Europe, d'Amérique et d'Asie. Chargé de détecter les rayons cosmiques et l'anti-matière, cet appareil a été installé durant dix jours, en juin 1998, dans la navette spatiale Discovery. Il a ainsi recolté quelque 100 millions de données. Leur analyse a mené les scientifiques à deux découvertes inattendues.

Alpha Magnetic Spectrometer, le détecteur de particules subnucléaires de haute énergie mis au point grâce à une collaboration internationale, a répondu aux attentes des scientifiques. Embarqué en juin 1998 à bord de la navette spatiale Discovery, il a effectué avec succès son premier vol d'essai. "Cet appareil, que nous avons imaginé et construit avec une centaine d'autres physiciens, a très bien fonctionné" s'enthousiasme le Professeur Maurice Bourquin qui dirige l'équipe AMS de l'Université de Genève. Il a en effet récolté plus de 100 millions de rayons cosmiques qui ont été analysés au cours de cette année.

Les premiers résultats ont surpris les chercheurs qui constatent deux phénomènes qui n'ont jusqu'à présent pas trouvé d'explications.

Durant son vol, l'AMS a enregistré un grand nombre de protons dans le champ magnétique terrestre. Les protons sont des rayons cosmiques, produits par les supernovas, qui ont subi une accélération dans l'espace. Or, jusqu'à présent, il était établi que ces particules ne pouvaient s'approcher de la Terre sans être défléchies par le champ magnétique. Cette nouvelle donne démontre qu'il existe ainsi une autre source de protons de haute énergie.

Les scientifiques ont également détecté une situation "anormale" de positrons autour de l'Equateur. Les positrons sont des anti-électrons très rares qui normalement s'annihilent lorsqu'ils entrent en collision avec un électron. Or, dans cette région, les chercheurs ont dénombré trois fois plus de positrons que d'électrons.

"Ces premières analyses nous ont fourni des résultats très inattendus", explique le Professeur Bourquin. "Notre travail est maintenant de les interpréter et de trouver des explications".

L'AMS effectuera son prochain vol en 2003, l'objectif étant de l'installer sur la station spatiale internationale ISS. L'appareil devrait normalement y rester trois ans afin de détecter des traces d'anti-matière.

Une photographie du détecteur AMS est à disposition des journalistes
au service Presse Information Publications, tél. 022 379 77 84

Pour de plus amples renseignements, n'hésitez pas à contacter
à la Section de physique, Faculté des sciences,
le Professeur Maurice Bourquin,
tél 022 702 63 69 / 702 62 76 / 702 62 73
ou le Dr Divic Rapin, tél. 022 702 62 74