Communiqué de presse

 
Emotions et santé: comment se portent les Suisses?
Première étude du genre

 

Le Groupe de recherche en émotions et le Laboratoire d'évaluation psychologique de l'Université de Genève ont mené, pour la première fois en Suisse, une recherche d'envergure sur les émotions quotidiennes. Effectuée dans tout le pays, à l'aide d'un questionnaire, l'enquête a été adressée à un échantillon représentatif de la population suisse. Cette étude vient d'aboutir et les résultats mettent en évidence l'influence de la vie émotionnelle quotidienne des Suisses sur leur qualité de vie et leur santé mentale.

En automne 1997, le Groupe de recherche en émotions dirigé par le Professeur Klaus Scherer lance pour la première fois en Suisse une recherche empirique sur les émotions. A l'aide d'un questionnaire envoyé à un échantillon représentatif de la population suisse romande et alémanique, les scientifiques souhaitent obtenir des renseignements sur:

- l'expérience émotionnelle quotidienne, par la description d'une situation ayant provoqué une émotion;
- la fréquence de certaines émotions telles que la joie, la tristesse, la colère, le plaisir, etc;
- la manifestation de stress ou d'autres troubles psychiques mineurs, indicateurs de la santé psychique.

L'équipe de chercheurs rend aujourd'hui ses conclusions. Les résultats dans chacun des domaines mentionnés ci-dessus soulignent d'importantes différences, principalement entre les sexes et les âges. Parmi les dix émotions mentionnées spontanément par les participants, seules trois émotions positives sont évoquées. Les femmes ont, par exemple, rapporté plus d'événements ayant provoqué l'anxiété que les hommes (10,4% vs. 6,5%). Les jeunes, quant à eux, ont moins de sources de satisfaction que les plus âgés (en-dessous de 35 ans: 2,3%, de 36 à 65 ans: 4,3%, au-delà de 65 ans: 7,7%). Il apparait également que les femmes ressentent plus fréquemment de la tristesse, de la peur et de l'anxiété que les hommes. En outre, les personnes âgées subissent un affaiblissement de leur vie émotionnelle. Enfin, les scientifiques constatent que plus les émotions négatives sont nombreuses, plus la santé de la personne est mauvaise. De plus, bien que la majorité des participants se considère en bonne santé, un très grand nombre présente soit des symptômes corporels tels que les douleurs de dos, soit des troubles anxieux et dépressifs.

Les résultats de cette étude établissent un lien entre la vie émotionnelle, la qualité de la vie et la santé mentale des individus et pourraient constituer un point de départ pour la recherche médicale, en fournissant des indices sur les troubles somatiques et psychologiques. Les chercheurs espèrent également qu'ils serviront de référence pour le développement de moyens de prévention dans le domaine de la santé psychique.

Si vous souhaitez de plus amples informations, n'hésitez pas à contacter
le Professeur Klaus Scherer,
Faculté de Psychologie et des Sciences de l'Education,
tél. 022 379 97 80, e-mail: klaus.scherer@pse.unige.ch



Janvier 1999 - Mise à jour: presse@unige.ch