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Frankenstein, le démiurge des Lumières

Colloque international 8-10 décembre 2016

Pour le 200e anniversaire du début de la rédaction en 1816 à Cologny près de Genève par Mary Shelley de Frankenstein; or, The Modern Prometheus, ce colloque transdisciplinaire veut revenir sur ce grand mythe de la modernité littéraire avec ses figures, ses lieux, ses thématiques et ses objets spécifiques. Il sera notamment accompagné d’une rétrospective cinématographique (Activités culturelles, UNIGE) et d’une exposition sur les déclinaisons esthétiques de l’œuvre (Musée d’art et d’histoire, Genève). Dans un projet global d’histoire culturelle, le colloque veut mobiliser, croiser et déployer les disciplines et les savoirs des sciences humaines d’aujourd’hui pour penser le genre, les sources directes et indirectes, les antécédents, la genèse, l’écriture, le langage, la publication, la réception, la critique, les éditions, l’iconographie, l’intertextualité, les traductions, la postérité, les avatars culturels du roman Frankenstein: théâtre, littérature populaire, iconographie, arts plastiques, opéra, radio, cinéma, bande dessinée, produits dérivés, etc. À partir de l’œuvre insérée en son contexte socio-culturel, le colloque s’intéressera à la fabrication, à la diffusion, aux usages, à la descendance et aux détournements du paradigme prométhéen qu’universalise depuis deux siècles Frankenstein dans l’imaginaire social.

Dans l’héritage naturaliste et expérimental des Lumières, à la croisée des romans philosophique, épistolaire, gothique, noir et d’épouvante, au carrefour du romantisme littéraire et de la « fiction scientifique », on questionnera les grandes thématiques et les ambitieuses questions religieuses, philosophiques, politiques, littéraires, esthétiques, épistémologiques et éthiques sur la connaissance, la science, le savant, le corps, l’identité, le genre, l’expérimentation, la loi, la création et la transmission de la vie, la post-humanité, le mal et la mort que pose l’oeuvre romanesque avec son imaginaire « gothique ». Autour du bricolage cadavérique de la créature, dont la bonté innée se brise sur le monde social qui la réprouve en sa difformité corporelle comme incarnation du mal moral, notre colloque balisera le périmètre culturel des sens, des usages et des représentations qu’induisent jusqu’à aujourd’hui les lectures critiques, les déclinaisons et les réappropriations de Frankenstein. Un volume collectif sera tiré des travaux du colloque.

Site internet du colloque

Illustration: Affiche suédoise du film américain de James Whale (Universal, 1931)