Thèse de Olinda Testori

Pour une histoire des accidents au siècle des Lumières. Circonstances, morbidité et réponses institutionnelles. L’exemple de Genève (fin XVIIe siècle début XIXe siècle)

Direction: Michel Porret (Université de Genève)

Image_These_Testori.pngChutes des corps et des objets, accidents de circulation ou du travail, suffocation incendiaire, coups de feu, empoisonnement : la « vie fragile » sous l’Ancien régime est emplie d’accidents létaux ou non. Mon projet de thèse veut embrasser le périmètre, les circonstances, les acteurs sociaux et les enjeux institutionnels et sécuritaires des violences accidentelles dans la ville et ses environs ruraux au temps des Lumières. Le cadre de la République de Genève intra et extra muros offre, notamment grâce à la richesse des archives judiciaires, policières, administratives mais aussi privées, la possibilité d’écrire une histoire sociale de l’accident entre la fin du XVIIe siècle et l’aube du XIXe siècle, afin de mesurer l’évolution des mesures étatiques visant à sa prévention sur l’espace public mais aussi dans l’espace privé. Histoire des pratiques judiciaires, de la médecine-légale, de la police urbaine et de l’hygiène publique : au carrefour de ces approches méthodologiques, il s’agira de croiser les sources afin de comprendre les mécanismes et la morbidité des accidents pour évaluer ce qu’ils impliquent socialement, juridiquement et institutionnellement en termes de morbidité, de causalité, de responsabilité, d’expertises et de gestion des espaces privés et publics. Comme le montre l’exemple de la morbidité par suffocation aquatique que les autorités veulent endiguer, la prévention des accidents devient un objet politique de la construction de l’ordre public et de la sécurité urbaine au siècle des Lumières.