Les Méfaits de l’Instruction publique (1929)Lire

La question est de savoir si nous serons des hommes de chair et d’esprit, ou des pantins articulés.

Notice

Écrit entre le 26 décembre 1928 et le 10 janvier 1929 à Areuse (Neuchâtel), ce texte, premier volume publié par Denis de Rougemont, est une vigoureuse charge contre l’école publique et contre le régime radical dominant en Suisse depuis 1848. Fustigeant les programmes, les examens, les manuels, la discipline, l’auteur dénonce une institution organisée selon lui sur le modèle de la caserne, dont la vérité ne serait pas « d’enseigner » mais de « gaver » les élèves et de soumettre leurs esprits « au contrôle de l’État ». Voyant dans l’école une atteinte profonde à l’épanouissement de l’enfant, Rougemont en appelle à une éducation qui s’adapterait aux rythmes de chacun, manifestant une bienveillance, non exempte de critique, pour les principes et les expérimentations de l’école nouvelle (Bovet, Piaget) : « Je salue ces jeunes gens qui appliquent avec ferveur les principes de l’école libre, qui se moquent des programmes et dont les classes sont de vraies foires ; ils ont toute mon amitié. »

Nous donnons ici l’édition originale de 1929 parue dans la collection « Les Petites Lettres de Lausanne », à l’initiative d’Edmond Gilliard et par les soins de Daniel Simond.

Bibliographie

  • Frédéric Mole, « Contextes d’un procès de l’instruction publique », in Nicolas Stenger, François Saint-Ouen et Jonathan Wenger (dir.), Revue historique neuchâteloise : « Union, Étude ». Denis de Rougemont, n°1-2, 2019, p. 63-69.
  • Bruno Ackermann, « Les Méfaits de l’Instruction publique (1929) », Denis de Rougemont. Une biographie intellectuelle, Genève, Labor et Fides, 1996, p. 116-125.