III. Organisation de la Ligue

« Il est temps que les bonnes volontés deviennent une volonté commune », disait encore le premier Manifeste de la Ligue. Or, une volonté commune suppose en premier lieu une organisation. Le problème de l’organisation des forces jeunes du pays doit être mis au premier plan de notre vie politique d’aujourd’hui.

Si l’on veut éviter des troubles révolutionnaires — et il faut à tout prix les éviter dans la situation présente — le seul moyen de rénover le pays, c’est de s’appuyer sur les groupes existants, et de coordonner leurs efforts. Notre première action a donc été de réunir des dirigeants ou militants de tous les groupes et de provoquer des contacts personnels, préparant le terrain pour des ententes plus larges ou pour certaines actions [p. 5] précises. Depuis quelques semaines, les rencontres se sont multipliées entre représentants et des bases d’action commune ont été posées dans plusieurs cantons. Des équipes locales de la Ligue se sont constituées afin de pousser ce travail. On y trouve mêlés en des proportions diverses, selon les cantons, syndicalistes et corporatistes, membres du groupe d’Oxford et des groupes Esprit, « Éléphants » (de la Ligue des sans-subventions), officiers, indépendants, coopérateurs, unionistes chrétiens, militants des « Tatgemeinschaften », etc.

Une chose doit être nettement établie : la Ligue n’entend pas créer de petits parlements de groupes, mais des équipes de travail. Ce n’est pas en vain que nos Principes annonçaient des méthodes neuves. Il ne s’agit plus désormais de « doser » des tendances, mais d’unir des personnes. Nous ne demandons pas aux groupes existants de conclure des traités théoriques et des compromis sans lendemain, mais nous donnons à leurs militants la possibilité de nouer des liens personnels. Nous ne discutons pas les formules vides d’un quelconque programme de conciliation, mais nous fixons des buts d’action immédiate. Nous ne demandons pas la fusion des groupes qui représentent le pays réel et ses nécessaires diversités, mais nous voulons la fédération de leurs éléments les plus vivants.

Rien ne se fera sans confiance réciproque. Or la confiance ne naît pas de dosages et ne se noue pas à coups de paragraphes. La vraie confiance naît de la lutte en commun pour un idéal entraînant.

Enfin, nous sommes prêts à accueillir tous les isolés, tous ceux que la « politique » déçoit, mais que le sort du pays préoccupe. Qu’ils entrent si possible dans un groupe déjà existant : car, c’est la force de chaque groupe particulier qui assurera la force de la fédération. Sinon nous les rassemblerons, par cantons, sous l’égide de notre équipe locale. La fédération des équipes cantonales d’une part, et des représentants des groupes d’autre part, a pour organe de coordination et de [p. 6] direction générale un directoire d’une dizaine de membres.

Nos principes d’action sont les suivants : camaraderie, solidarité pratique, engagement et responsabilité personnelle à tous les degrés, sélection par l’action seule, initiative locale — plutôt se tromper une fois que ne rien faire dix fois — et fidélité absolue aux directives générales. Suggérer avant, critiquer après, mais pendant l’action : obéir.

Ainsi l’organisation de la Ligue correspond à la fois à la tradition fédéraliste de notre État et à l’esprit nouveau qui doit animer notre action civique.

III. Organisation de la Ligue

« Il est temps que les bonnes volontés deviennent une volonté commune », disait encore le premier Manifeste de la Ligue. Or, une volonté commune suppose en premier lieu une organisation. Le problème de l’organisation des forces jeunes du pays doit être mis au premier plan de notre vie politique d’aujourd’hui.

Si l’on veut éviter des troubles révolutionnaires — et il faut à tout prix les éviter dans la situation présente — le seul moyen de rénover le pays, c’est de s’appuyer sur les groupes existants, et de coordonner leurs efforts. Notre première action a donc été de réunir des dirigeants ou militants de tous les groupes et de provoquer des contacts personnels, préparant le terrain pour des ententes plus larges ou pour certaines actions [p. 5] précises. Depuis quelques semaines, les rencontres se sont multipliées entre représentants et des bases d’action commune ont été posées dans plusieurs cantons. Des équipes locales de la Ligue se sont constituées afin de pousser ce travail. On y trouve mêlés en des proportions diverses, selon les cantons, syndicalistes et corporatistes, membres du groupe d’Oxford et des groupes Esprit, « Éléphants » (de la Ligue des sans-subventions), officiers, indépendants, coopérateurs, unionistes chrétiens, militants des « Tatgemeinschaften », etc.

Une chose doit être nettement établie : la Ligue n’entend pas créer de petits parlements de groupes, mais des équipes de travail. Ce n’est pas en vain que nos Principes annonçaient des méthodes neuves. Il ne s’agit plus désormais de « doser » des tendances, mais d’unir des personnes. Nous ne demandons pas aux groupes existants de conclure des traités théoriques et des compromis sans lendemain, mais nous donnons à leurs militants la possibilité de nouer des liens personnels. Nous ne discutons pas les formules vides d’un quelconque programme de conciliation, mais nous fixons des buts d’action immédiate. Nous ne demandons pas la fusion des groupes qui représentent le pays réel et ses nécessaires diversités, mais nous voulons la fédération de leurs éléments les plus vivants.

Rien ne se fera sans confiance réciproque. Or la confiance ne naît pas de dosages et ne se noue pas à coups de paragraphes. La vraie confiance naît de la lutte en commun pour un idéal entraînant.

Enfin, nous sommes prêts à accueillir tous les isolés, tous ceux que la « politique » déçoit, mais que le sort du pays préoccupe. Qu’ils entrent si possible dans un groupe déjà existant : car, c’est la force de chaque groupe particulier qui assurera la force de la fédération. Sinon nous les rassemblerons, par cantons, sous l’égide de notre équipe locale. La fédération des équipes cantonales d’une part, et des représentants des groupes d’autre part, a pour organe de coordination et de [p. 6] direction générale un directoire d’une dizaine de membres.

Nos principes d’action sont les suivants : camaraderie, solidarité pratique, engagement et responsabilité personnelle à tous les degrés, sélection par l’action seule, initiative locale — plutôt se tromper une fois que ne rien faire dix fois — et fidélité absolue aux directives générales. Suggérer avant, critiquer après, mais pendant l’action : obéir.

Ainsi l’organisation de la Ligue correspond à la fois à la tradition fédéraliste de notre État et à l’esprit nouveau qui doit animer notre action civique.