Mission ou démission de la Suisse (1940)Lire

Il est temps que la Suisse comprenne que le souci de son économie ne saurait plus servir d’excuse à l’absence de vues politiques.

Notice

Au moment où Hitler plonge l’Europe dans la guerre, l’auteur publie aux Éditions de La Baconnière ce recueil d’articles et de conférences, pour rappeler à ses compatriotes leur « mission », qui est de « défendre et illustrer la vocation fédéraliste » de la Suisse. L’ouvrage s’ouvre sur l’apport du protestantisme à la notion de personne et sur l’idée calviniste de « vocation », qui distingue et réunit les hommes dans la volonté particulière de Dieu, et donne à la personne une dignité supérieure à l’État. Dans « La bataille de la culture », l’auteur déplore que la culture — qui devrait être porteuse d’action au nom d’une certaine idée de l’homme — soit trop facilement considérée comme une activité d’agrément, et y voit le signe d’une crise profonde. Si les Suisses doivent donc se battre, c’est au nom d’une mission spirituelle pour l’Europe, et non pour défendre leurs « lacs d’azur » et leurs « glaciers sublimes ». Loin de l’interdire, la neutralité du reste le requiert (« Neutralité oblige »). Dans « La Suisse que nous devons défendre », l’auteur fustige certains travers de ses compatriotes (culte de la médiocrité, « neutralité » institutionnelle cachant l’absence de vision européenne, etc.). « Esquisses d’une politique fédéraliste » montre enfin le lien que noue l’auteur entre le fédéralisme (formule d’union dans la diversité) et le personnalisme.

Bibliographie

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