La Part du Diable (1942)Lire

La preuve que le Diable existe, agit et réussit, c’est justement que nous n’y croyons plus.

Notice

Dans le compte rendu qu’elle fit de La Part du diable, Hannah Arendt déclarait que, parmi les récentes publications, elle en connaissait « peu qui approchent de si près les expériences de l’homme moderne. La réalité est que “les nazis sont des hommes comme nous” ; le cauchemar, c’est qu’ils ont démontré, qu’ils ont prouvé sans l’ombre d’un doute ce dont l’homme est capable. En d’autres termes, le problème du mal sera la question fondamentale de l’après-guerre pour la vie intellectuelle en Europe – comme la mort est devenue le problème fondamental après la dernière guerre ». Tel est en effet l’un des enjeux principaux de cet ouvrage, que d’identifier les lieux où se loge le mal — ici personnifié par le Diable — et de montrer son ubiquité, à la fois partout et nulle part, alors que la guerre en cours nourrit une vision manichéenne du monde opposant nettement le camp du bien à celui du mal. Si Hitler incarne par excellence la figure du démon, il ne saurait, affirme Rougemont, servir d’alibi pour ignorer la présence du mal en soi, dans tout ce qui — à l’échelle de l’individu comme de la société entière et de ses cadres — nie la personne, sa liberté et sa responsabilité.

Nous donnons ici l’édition originale publiée en 1942 aux Éditions Brentano’s (New York).

Autres éditions

Bibliographie

  • Jeffrey Mehlman, « Denis de Rougemont, gnostique de New York », Émigrés à New York : les intellectuels français à Manhattan (1940-1944), Paris, Albin Michel, 2005, p. 83-110.
  • Romain Debluë, « Liberté, responsabilité, vocation. Denis de Rougemont et Jacques Maritain, autour de La Part du diable », in Alain Corbellari et Nicolas Stenger (dir.), « Denis de Rougemont. Entre littérature, théologie et politique », Études de lettres, n° 311, 2019, p. 101-121.
  • Bruno Ackermann, Denis de Rougemont. Une biographie intellectuelle, Genève, Labor et Fides, 1996, p. 753-755 et 761-778.

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