Les Libertés que nous pouvons perdre (1951)Lire
Au défi de la propagande, répondons tranquillement par des faits.
Notice
Ce texte a été publié en 1951 par les Amis de la Liberté, l’association française du Congrès pour la liberté de la culture. Ce dernier est né en pleine guerre froide suite à une réunion fondatrice organisée à Berlin-Ouest en juin 1950, à laquelle Denis de Rougemont avait pris part. En novembre, Rougemont deviendra le président du comité exécutif du Congrès, une fonction qu’il occupera jusqu’en 1966, et publiera de nombreux articles dans la revue française du Congrès, Preuves. C’est dans ce contexte de bataille d’idées au sein de la guerre froide que le texte prend place. L’auteur veut mobiliser les Européens, galvaniser leur moral en leur montrant que les libertés qu’on dit « formelles » sont bien réelles et même indispensables. Il souhaite combattre le « défaitisme », né du doute et de l’insécurité face au lendemain poussant certains à préférer les dictatures. On retrouve une idée-force de son œuvre : celle que la liberté est un inconfort parce qu’elle est un choix, une responsabilité personnelle, et qu’il faut armer l’être humain pour, écrit-il, le rendre apte à la liberté. C’est le rôle notamment de l’éducation. Il ajoute la nécessité de réformes sociales pour réduire les raisons objectives d’avoir peur du lendemain. Face à la propagande communiste, il compte sur une Europe rassemblée dans une volonté de défense, et fédérée autour de la valeur de la personne, base selon lui de toute liberté « concrète, créatrice et vécue ».